Nord canadien : l’Université du Yukon avantageuse pour les chercheurs
La désignation d’Université du Yukon officialisée à la mi-mai donnera du poids, croient les chercheurs, à leur travail. Un pari qui, en ces temps de pandémie, s’avère juste.
L’expert dans l’étude du pergélisol Fabrice Calmels a ainsi vite ajusté son titre de Collège à Université du Yukon.
Un changement de cap avec son expérience à l’époque où il relevait de l’Université de l’Alberta. « Au niveau de notre notoriété, on n’était pas connu comme étant des gens vivant dans le Nord. Parfois, les gens pouvaient penser qu’on n’avait pas la bonne perception de ce qui se passait dans le Nord. »
Les chercheurs basés au territoire croient ainsi avoir une relation plus étroite avec les communautés avec lesquelles ils collaborent. Les responsables derrière la création de l’Université souhaitaient d’ailleurs que l’institution permette au Nord de développer sa propre expertise sur les enjeux qui l’occupent.
Selon la vice-présidente du développement de la recherche scientifique à l’Université, Bronwyn Hancock, la désignation d’université valide le travail de recherche qui s’effectue au collège depuis des décennies.
La pandémie solidifie le lien de proximité
Avec toutes les restrictions de voyage imposées par les territoires aux non-résidents, nombre de chercheurs des institutions du sud du pays ont dû annuler leur collecte de données dans l’Arctique.
Bronwyn Hancock rappelle que cette interruption de collecte n’est pas sans conséquence. « Il est beaucoup question du manque de données sur les [changements climatiques] dans le Nord et donc la perte d’une saison de données peut avoir un impact important, mais parce que nous pouvons nous ajuster, il nous sera possible de poursuivre la recherche. »
Fabrice Calmels ne sait pas encore quels projets pourront aller de l’avant dans les communautés, mais affirme que tout le monde se montre compréhensif avec la situation échelonnant, par exemple, la durée du financement.
Certains chercheurs de l’Université du Yukon rejoignent par ailleurs peu à peu les rangs des réseaux nationaux de recherche scientifique, souligne Mme Hancock, asseyant davantage l’expertise du Nord.
Fabrice Calmels croit tout de même qu’il y a de la place pour davantage de chercheurs scientifiques basés dans les territoires. « Ce serait intéressant d’avoir plus de scientifiques qui sont basés dans le Nord. Il y en a quelques-uns, mais peut-être pas assez. »