Obtenir un coeur mécanique à Montréal, puis retourner vivre au Nunavik

L’infirmière du CUSM a rendu visite à son patient pour s’assurer que le suivi médical était adéquat, après la greffe du cœur mécanique. (Centre universitaire de santé McGill)
Obtenir une nouvelle chance et retourner vivre parmi les siens, au Nunavik : Adamie Amamatuak, un quinquagénaire originaire de Puvirnituq, a récemment reçu un cœur mécanique lors d’une opération au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Une situation qui a forcé l’hôpital universitaire montréalais à s’adapter à une nouvelle réalité.

Comme le mentionne le Dr Renzo Cecere, le chirurgien cardiaque du CUSM qui a opéré M. Amamatuak, les patients qui reçoivent un cœur mécanique – une pompe qui est venue remplacer le ventricule gauche du patient, soit la partie du cœur responsable de faire circuler le sang dans le corps – s’installent généralement à Montréal, non loin de l’hôpital, pour faciliter le suivi après l’opération.

À son arrivée à l’hôpital, M. Amamatuak souffrait de cardiomyopathie (un dysfonctionnement du cœur), a précisé le Dr Cecere.

« Sa capacité cardiaque était d’environ 10%, contre 60%, 65% en général. »Dr Renzo Cecere, chirurgien au CUSM
« Il s’agit sans doute de la première fois où l’on effectue le transfert d’un patient si loin de l’hôpital. Normalement, nous effectuons un suivi toutes les trois semaines, chaque mois, a encore indiqué le médecin. »Dr Renzo Cecere

Pourtant, dans le cas de M. Amamatuak, qui a souhaité rentrer chez lui, à plus de 1600 kilomètres à vol d’oiseau de Montréal, de tels allers et retours étaient impensables.

Voilà pourquoi les services de Stéphanie Ben Hamron, infirmière praticienne en soins spécialisés aux adultes qui travaille en chirurgie cardiaque au CUSM, ont été retenus. Mme Hamron a notamment offert, pendant plusieurs semaines, une formation à distance aux médecins et aux infirmières du Centre de Santé Innulitsivik.

« Je me suis aussi rendue là-bas pour expliquer le fonctionnement du cœur mécanique, sur la machine en tant que telle, sur le changement de pile, sur le changement de contrôleur (l’appareillage qui contrôle le fonctionnement de la pompe). J’ai également offert un enseignement sur le pansement, parce qu’il y a un fil qui sort du corps, et donc un pansement. »Stéphanie Ben Hamron, infirmière praticienne en soins spécialisés aux adultes

Ce voyage sur place fut par ailleurs l’occasion d’offrir au personnel soignant de l’endroit tout le matériel nécessaire pour prendre soin de M. Amamatuak.

« On fait aussi des visites à domicile pour s’assurer que tout est adéquat, que c’est salubre, qu’il y a de l’électricité; on s’arrange avec Hydro-Québec pour qu’en cas de panne, l’endroit fasse partie des premiers lieux qui sont rebranchés. »Stéphanie Ben Hamron
Le plein d’air frais

Cette formation devra également être maintenue sur une longue période de temps, a poursuivi Mme Hamron.

« Il y a un gros roulement de personnel dans le Nord, alors il y a plusieurs semaines d’allers et retours sur Internetavant qu’elle ne se rende sur place pour compléter le processus », a-t-elle ajouté.

« Les premières fois que nous faisions la formation à distance, il y avait beaucoup de nervosité, le personnel posait beaucoup de questions, mais quand je m’y suis rendue en personne, j’ai senti beaucoup de confiance et d’ouverture; de toute façon, il y a toujours un moyen de faire un suivi. »Stéphanie Ben Hamron, infirmière au CUSM

Une visite du patient est aussi prévue à Montréal pour s’assurer que tout se passe bien, a précisé Mme Hamron.

Et le patient, justement, dans tout ça? Au téléphone, Adamie Amamatuak semble soulagé.

« Je suis content, ma famille est ici, mes proches sont ici… Il n’était pas possible de rester à Montréal », a-t-il confié.

Depuis son retour à Puvirnituq, le quinquagénaire au cœur mécanique se sent mieux.

« Je peux en profiter pour faire le plein d’air frais », dit-il.

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