Une campagne pour nommer un parc d’Ottawa en l’honneur de l’artiste inuk Annie Pootoogook
![](https://www.rcinet.ca/regard-sur-arctique/wp-content/uploads/sites/31/2020/07/annie_pootoogook-1024x576.png)
Une femme d’Ottawa aimerait voir un parc du quartier Côte-de-Sable (Sandy Hill) être nommé en l’honneur de l’artiste inuk Annie Pootoogook, décédée en 2016.
Annie Pootoogook, dont la renommée dépasse les frontières du Canada, a remporté le Sobey Art Award en 2006 et est mondialement connue pour ses dessins à la plume et au crayon représentant la vie contemporaine des Inuit.
Elle fait partie d’une famille d’artistes célèbres de Kinngait, anciennement connue sous le nom de Cape Dorset, au Nunavut.
Alors âgée de 47 ans, elle est décédée en septembre 2016 à Ottawa. Le Service de police de la capitale nationale a déclaré sa mort non criminelle, après que son corps eut été découvert dans la rivière Rideau.
« Elle a eu beaucoup de difficultés dans sa vie, mais elle ne les a pas laissées définir son art », soutient Stéphanie Plante, qui plaide pour qu’un hommage soit rendu à l’artiste. Même si elle ne connaissait pas personnellement Annie Pootoogook, elle affirme avoir un profond respect pour son travail.
Une superstar inuk
Stéphanie Plante souhaite notamment que le parc derrière le centre communautaire du quartier Côte-de-Sable porte le nom d’Annie Pootoogook.
![](https://www.rcinet.ca/regard-sur-arctique/wp-content/uploads/sites/31/2020/07/stephanie_plante.png)
Mme Plante ajoute que les environs du parc abritent également la Nunavut Sivuniksavut, une école post-secondaire pour les jeunes Inuit installés à Ottawa. Selon elle, le fait d’avoir un espace public dédié à Annie Pootoogook donnerait aux étudiants un endroit spécial à visiter dans la capitale nationale.
Stéphanie Plante a recueilli plus d’une dizaine de lettres d’appui, dont celles du premier ministre du Nunavut, Joe Savikataaq, d’Amnistie internationale, de l’Ottawa Aboriginal Coalition et de l’Ontario Native Women’s Association (ONWA).
Dans un courriel adressé à nos confrères de CBC, la Ville d’Ottawa a déclaré qu’elle s’engageait à travailler en collaboration avec [Séphanie Plante] dans le cadre du processus de dénomination commémorative
.
Impatiente de voir le parc rebaptisé, Stéphanie Plante espère que le processus d’approbation ne sera pas ralenti par des tracasseries administratives.
« Un hommage approprié »
Veldon Coburn, membre de la communauté des Algonquins de Pikwakanagan, est le père adoptif de la petite Napachie, la fille d’Annie Pootoogook. L’enfant est âgée de 7 ans.
![](https://www.rcinet.ca/regard-sur-arctique/wp-content/uploads/sites/31/2020/07/annie_fils.png)
Selon lui, l’idée de Mme Plante est un hommage approprié
à l’artiste décédée :
M. Coburn explique que même si un certain nombre d’Autochtones provenant des quatre coins du pays vivent à Ottawa, il n’existe que quelques lieux dans la capitale nationale qui leur sont consacrés.
Une membre importante de la communauté
Rappelant qu’Annie Pootoogook a eu à lutter contre la toxicomanie, Veldon Coburn affirme que la fragilité faisait partie de l’histoire de l’artiste.
Des commentaires racistes
La mort d’Annie Pootoogook avait attiré l’attention après qu’un officier du Service de police d’Ottawa eut mis en ligne des commentaires racistes sur les circonstances possibles de son décès.
Le sergent Chris Hrnchiar avait écrit que sa mort « pourrait être un suicide, accidentel, elle [aurait pu être] ivre et [tomber] dans la rivière et [s’être] noyée, qui sait. »
Dans un deuxième article, il avait aussi écrit : « une grande partie de la population autochtone du Canada se contente d’être alcoolique ou droguée. »
Ces commentaires avaient été dénoncés par Veldon Coburn.
Le sergent Chris Hrnchiar avait ensuite été accusé de conduite déshonorante en vertu de la Loi sur les services de police et rétrogradé pendant trois mois. Il a par la suite plaidé coupable en 2016 et a suivi une formation de sensibilisation.
![](https://www.rcinet.ca/regard-sur-arctique/wp-content/uploads/sites/31/2020/07/ottawa_flicraciste.png)
Chris Hrnchiar s’est par la suite engagé à faire amende honorable pour sa conduite antérieure. Il a notamment visité le Nunavut et rencontré des aînés autochtones.
Veldon Coburn le considère maintenant comme un ami et affirme que les deux hommes ont écrit une lettre commune pour soutenir l’initiative proposée de nommer un parc en l’honneur d’Annie Pootoogook.
Un geste « significatif », selon M. Coburn.
D’après un texte de Idil Mussa, CBC