Sur la voie d’un fournisseur de télécommunications inuit au Nunavut
Un premier joueur inuit dans l’industrie des télécommunications du Nord pourrait bientôt offrir des services Internet et de téléphonie concurrentiels au Nunavut.
L’entreprise SSi Canada, anciennement connue sous le nom de SSi Micro, s’est alliée à la Qikiqtaaluk Corporation, une société de développement économique chapeautée par l’Association inuit de Qikiqtani, pour créer le consortium PanArctic Communications.
Le consortium vise à offrir un « service de télécommunications situé dans l’Arctique et qui est à la fois détenu, contrôlé et exploité par des Inuit », résume le directeur de l’expansion chez SSi Canada, Dean Proctor.
SSi Canada offre actuellement des services Internet et de téléphonie mobile dans l’ensemble des 25 communautés du Nunavut à travers ses filiales Qiniq et SSi Mobile.
Les discussions autour de la création d’un tel consortium ont émergé en 2017 lors du sommet économique du Conseil circumpolaire inuit, organisé à Anchorage, en Alaska.
En collaborant, la Qikiqtaaluk Corporation et SSi Canada croient que PanArctic Communications sera mieux outillée pour devenir un fournisseur concurrentiel au territoire.
« Dans le Nord, c’est difficile de développer le marché des télécommunications parce que les coûts d’infrastructures sont énormes », souligne Jean-François Bouchard, le conseiller principal en technologie des télécommunications et en développement des affaires chez PanArctic Communications.
« Une solution du Nord »
À court terme, l’objectif de l’entreprise PanArctic Communications est d’offrir « une plus grande capacité de transmission par satellite aux consommateurs du territoire », explique Dean Proctor.
Selon lui, le manque d’infrastructures a fait naître des lacunes importantes au Nunavut, telle que la faible expertise locale en matière de télécommunications.
Il explique que le consortium, qu’il qualifie de solution du Nord
, viendra répondre au manque de main-d’œuvre inuit en offrant des possibilités de formations, de stages et d’emplois locaux.
À plus long terme, PanArctic Communications compte construire dans chaque communauté des installations de transmission vers des câbles de fibre optique et des satellites à orbite terrestre basse, lorsque ces technologies seront en place au territoire.
Échéancier incertain
Le rôle des deux partenaires impliqués dans le consortium sera amené à évoluer dans le temps, puisque SSi Canada compte devenir un joueur minoritaire dans l’entreprise, précise Dean Proctor.
Mais il leur faudra d’abord attendre que PanArctic Communications soit suffisamment implantée dans le marché des télécommunications du territoire.
Le 7 août, le consortium a présenté une soumission écrite au Comité permanent des finances de la Chambre des communes en prévision du budget fédéral de 2021.
Il espère recevoir un financement du Fonds pour la large bande du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).
Le CRTC a récemment annoncé un investissement de 72 millions de dollars pour améliorer l’accès à Internet dans les Territoires du Nord-Ouest, au Yukon, et dans le nord du Manitoba.
L’enveloppe destinée au Nunavut n’a toujours pas été rendue publique.
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