Écouter les voix de la jeunesse autochtone en temps de Covid-19

Malgré la pandémie, Wapikoni continue d’offrir les outils à la jeunesse autochtone à travers un studio virtuel. Le film Names For Snow (Les noms de la neige) a été réalisé par Rebecca Thomassie. (Wapikoni)
Malgré la pandémie, la jeunesse autochtone continue de s’exprimer à travers plusieurs projets novateurs et virtuels.

Depuis le début de la pandémie en mars dernier, le Wapikoni n’est plus aussi mobile. L’organisme basé à Montréal, qui a bâti sa notoriété sur les studios ambulants qui faisaient auparavant des escales physiques dans les communautés autochtones des quatre coins du pays a dû revoir et adapter ses activités.

Le Wapikoni permettait notamment aux jeunes qui avaient un message à communiquer de se former aux techniques audiovisuelles grâce à des équipements numériques installés dans le bus qui fait office de studio mobile. Cependant, la saison 2020 a pris un autre chemin.

« Les escales physiques de création ont été mises sur pause, car la plupart des communautés autochtones ont été cloisonnées par souci de sécurité. »Hélène Gagnon, responsable des communications au Wapikoni

Dans une volonté de continuité d’offre d’outils aux communautés, le Wapikoni a mis en place un studio virtuel qui est accessible depuis le mois d’aout 2020. Plusieurs projets variés allant du court-métrage au documentaire en passant par le balado peuvent être soumis dont les « formes sont diversifiées par la capacité qu’offre le virtuel ».

Cofondé en 2003 par Manon Barbeau, le lancement du Wapikoni mobile a eu lieu en 2004 dans le cadre du festival Présence autochtone à Montréal. (Mathieu Buzzetti/Wapikoni)

Deux cohortes ont déjà été formées depuis le lancement du studio pour lequel 15 candidatures ont été reçues. Chaque cohorte a la possibilité de produire une œuvre qui sera accessible au public ou de se perfectionner dans un domaine précis de l’audiovisuel.

« Pour ces personnes, il y a une démarche et un processus continu qui serait un peu comme la bougie d’allumage dans le perfectionnement. »Hélène Gagnon, responsable des communications au Wapikoni

Alors qu’une troisième cohorte commencera au début du mois de novembre, l’aspect immatériel de la plateforme a permis de mettre en valeur la richesse des échanges entre participants venant de communautés différentes et a ainsi permis une nouvelle dynamique de création et d’échange.

Témoins du changement climatique

Pendant ce temps, des jeunes du Nunavut se préparent à témoigner des effets du changement climatique à la Conférence de Glasgow de 2021, le prochain grand rendez-vous climatique mondial, aussi appelée COP 26.

Bénéficiant de deux cours virtuels sur les changements climatiques à l’échelle mondiale et sur la narration documentaire, les participants pourront documenter, à travers des vidéos qu’ils auront produits, les effets et conséquences du réchauffement climatique sur leur propre communauté.

Fruit d’une collaboration entre la coopérative d’artistes West Baffin Eskimo au Nunavut, le Centre de développement de compétences Ilinniapaa à Iqaluit, l’université du Minnesota aux États-Unis et le Centre d’art contemporain de Glasgow en Écosse, le projet a été lancé en février 2020 afin de répondre aux défis géographiques auxquels les jeunes du Nunavut doivent faire face.

« Nous avons été chanceux de pouvoir poursuivre la création de cette plateforme de réalité et d’apprentissage virtuels (malgré la pandémie) », concède le directeur commercial de la coopérative. »William Huffman, directeur commercial de la coopérative d’artistes West Baffin Eskimo

Sept jeunes seront sélectionnés au printemps prochain en vue de la diffusion de leurs œuvres d’une durée de 22 minutes à la COP 26 qui doit avoir lieu en novembre 2021.

Le film Katatjatuuk Kangirsumi, de Manon Chamberland et Eva Kaukai est accessible depuis peu sur les grandes plateformes de diffusion Apple TV et iTunes. (Wapikoni)

M. Huffman se veut rassurant. Il considère cette pandémie comme l’occasion de réfléchir à des façons de faire différentes afin de mettre à disposition des jeunes Inuits des outils qui permettent d’accomplir des projets documentaires que ne pourraient pas se concrétiser en personne.

Cette initiative va permettre aux jeunes de refléter la réalité des communautés inuites à travers le regard de la jeune génération qui s’interroge et qui questionne les ainés face au réchauffement climatique à une échelle locale, nationale, mais également internationale.

« Nous allons surmonter les défis et nous allons accomplir quelque chose de remarquable », conclut M. Huffman qui anticipe déjà les réactions du public lors de la projection de ces documentaires.

Nelly Guidici, L'Aquilon

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