Un service de traduction simultanée pour les Franco-Nunavois qui se rendent à l’hôpital

À l’Hôpital général Qikiqtani, un service de traduction simultanée au téléphone est désormais disponible pour les personnes qui préfèrent parler en français ou en inuktitut. (Matisse Harvey/Radio-Canada)
Le Réseau Santé en français au Nunavut (RÉSEFAN) a lancé une ressource de traduction simultanée par téléphone pour pallier le manque d’interprètes en français à l’Hôpital général de Qikiqtani et au centre de santé d’Iqaluit.

Les personnes ne parlant pas anglais et qui ont besoin de recourir à des services médicaux ont désormais accès à ce service téléphonique gratuit, offert en français et en inuktitut par l’entreprise Can Talk. Ce dernier sera accessible en tout temps jusqu’en juin 2021, dans le cadre du projet pilote Interprétation et accompagnement et grâce à un financement provenant du ministère territorial Culture et Patrimoine.

Jérémie Roberge, directeur général du Réseau Santé en français au Nunavut (RÉSEFAN), explique qu’en plus du Français, il était important que l’inuktitut soit représenté. À partir d’une initiative communautaire, nous avons réussi à renforcer la capacité du système de santé en matière de langue officielle pour toute la population, et non seulement les francophones, avance-t-il.

Il décrit un système très simple d’utilisation : « Le professionnel de la santé compose le numéro, puis un interprète vient en conférence téléphonique et simultanément lors de la rencontre entre le patient et le professionnel de la santé, il traduit », explique-t-il.

Même si des interprètes sont physiquement présents à l’hôpital, ils ne sont pas forcément disponibles en tout temps rappelle M. Roberge et le service par téléphone vise à combler ce vide.

« Il y a une certaine fluctuation sur le lieu de travail et les interprètes ne sont pas forcément disponibles au moment ou il y a un besoin. »Jérémie Roberge, directeur général du RÉSEFAN
Un besoin depuis 2015

L’idée de ce service est apparue après la tenue d’une enquête systémique effectuée par le bureau des langues officielles du Nunavut, en 2015, et dont les recommandations visaient une meilleure harmonisation des services au niveau de ces langues.

Jérémie Roberge explique aussi que le besoin s’est fait sentir au sein même de la communauté francophone, notamment parmi les membres unilingues, qui peuvent parfois être inquiets à l’idée de se rendre à un rendez-vous médical, sans être sûrs de pouvoir comprendre tout ce qui leur sera communiqué.

Récemment Sylvie Sauvageau, qui a résidé à Iqaluit un an et qui vient juste d’en partir, a connu une mésaventure liée à la langue. Alors qu’elle avait un rendez-vous à l’hôpital de la ville pour faire soigner son poignet, elle reçoit le jour même un message vocal en anglais sur son téléphone.

Ne comprenant pas les informations qu’il contient, elle rappelle l’hôpital et demande à parler à un francophone pour que celui-ci puisse lui traduire le message. Mais l’hôpital n’a personne sous la main à ce moment-là. Finalement, elle fera traduire le message par un ami. Mais entre-temps elle a dû se rendre à l’hôpital pour finalement comprendre, une fois sur place, que sa procédure ne pouvait avoir lieu.

À ce jour, CanTalk ne nous a pas confirmé si Mme Sauvageau aurait pu avoir accès à un interprète à ce moment précis, mais Jérémie Roberge pense que cela aurait été tout à fait possible.

Sylvie Sauvageau avoue cependant ne pas avoir à se plaindre du service physique en français. « Quand on appelle, c’est vraiment difficile d’avoir quelqu’un qui parle français tandis que quand on est sur place, ils finissent toujours par trouver quelqu’un qui parle français », reconnaît-elle.

En plus de cette initiative, le RÉSEFAN a aussi développé un guide de navigation du système de santé à Iqaluit, disponible en téléchargement sur son site Internet.

Avec les informations de Matisse Harvey

Radio-Canada

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