La protection des baleines boréales considérée comme « prioritaire » par le Canada

Les chercheurs pensent que les baleines boréales exfolient leur peau pour se débarrasser de parasites ou encore de peau endommagée par les rayons du soleil. (Université de la Colombie-Britannique)
Le  gouvernement canadien a annoncé une enveloppe d’urgence de plus de 6 millions de dollars pour la protection de nature dans les régions du Manitoba et de l’Alberta. Les autorités publiques ont également indiqué vouloir mettre l’accent sur la préservation des habitats pour les espèces aquatiques comme ceux des baleines boréales dans l’Arctique.

Dans un communiqué de presse transmis aux médias, le gouvernement a rappelé les défis auxquels sont confrontées les régions arctiques du pays touchées de plein fouet par les changements climatiques et les activités humaines.

« Certaines des espèces qui vivent dans les eaux, les rivières, les lacs, les estuaires et les marais de l’Arctique, du Manitoba, et de l’Alberta sont en danger en raison des changements climatiques, de la perte d’habitat et d’autres facteurs. »Bernadette Jordan, ministre fédérale des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne

Par conséquent, le nouvel investissement au Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril vise à soutenir plusieurs projets environnementaux considérés comme « prioritaires », notamment la surveillance des menaces qui pèsent sur les baleines boréales et la protection et le rétablissement d’espèces indigènes de truites en Alberta.

« Avec près de deux millions de lacs, des voies navigables reliées entre elles à l’infini, et le plus long littoral du monde, le Canada abrite d’innombrables espèces et habitats marins et d’eau douce qui insufflent la vie à notre environnement. »Bernadette Jordan, ministre fédérale des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne

Notons que la branche canadienne de l’organisme Wildlife Conservation Society recevra à lui seul plus de millions de dollars pour mener une étude sur l’évaluation et de la gestion des perturbations acoustiques concernant les baleines boréales.

« Le projet de recherche porte sur la surveillance acoustique passive des baleines boréales, les marqueurs acoustiques et l’élaboration de modèles », peut-on lire dans le communiqué.

Les baleines boréales sont l’une des trois seules espèces endémiques de cétacés vivant à l’année en Arctique. Presque décimées par la pêche commerciale, on compte aujourd’hui environ 10 000 baleines boréales, réparties dans trois régions géographiques distinctes. Environ 90 % d’entre elles passent l’été dans les eaux canadiennes, en Arctique de l’Est et de l’Ouest.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada a déclaré que la situation des deux populations de baleines boréales rencontrées dans les eaux canadiennes était considérée comme « préoccupante ».

« En effectuant des investissements ciblés par l’intermédiaire du Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril, nous sommes en mesure de collaborer avec les peuples autochtones et les organisations environnementales sur des projets, qui ont le plus grand potentiel pour avoir une incidence durable sur nos milieux naturels. »Bernadette Jordan, ministre fédérale des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne

Une partie du financement permettra également l’évaluation de l’état des espèces dans le cours supérieur de la rivière Assiniboine et dans le cours inférieur de la rivière Qu’Appelle, deux cours d’eau situés dans la province du Manitoba.

Le saviez-vous?
La population de baleines boréales de l’océan Atlantique est protégée par la Commission baleinière internationale depuis 1973. Leur population globale serait actuellement en augmentation, avec plus de 10 000 individus au total, mais la population de l’Atlantique Nord (océan Atlantique – est du Groenland dont l’île de Spitzberg au nord de la Norvège) est en danger d’extinction, principalement en raison de la pêche intensive dont elle est l’objet depuis aussi longtemps que les années 1600. Les trois autres populations se trouvent dans la baie d’Hudson et dans le bassin de Foxe, dans le détroit de Davis et dans la baie de Baffin, et dans les mers de Béring, des Tchouktches et de Beaufort.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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