Conservation du Parc national Wood Buffalo : l’agence fédérale Parcs Canada rate une date butoir
Des militants environnementaux et des communautés autochtones du nord de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest déplorent que Parcs Canada n’ait pas respecté la date limite imposée par l’UNESCO pour le dépôt d’un rapport concernant les progrès en matière de conservation du parc national Wood Buffalo, situé dans le nord de l’Alberta.
L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) avait donné à Parcs Canada jusqu’au 1er décembre 2020 pour démontrer que le Canada prend les mesures nécessaires pour protéger le parc, sans quoi ce dernier risque d’être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en danger.
Selon les militants, ce retard est signe que l’organisme fédéral n’en fait pas assez pour assurer la conservation du parc.
En date du 15 décembre, le rapport n’a toujours pas été soumis.
Des communautés autochtones « frustrées »
Onze groupes autochtones de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest, dont la Première Nation crie de Mikisew, collaborent avec Parcs Canada pour la préservation du parc national Wood Buffalo.
Melody Lepine dit qu’elle n’est pas surprise du retard de l’organisme fédéral : « Nous sommes frustrés. C’est comme ça depuis des dizaines années. »
Dans une déclaration écrite, Parcs Canada affirme être en train de finaliser le rapport et qu’il pourra le soumettre « bientôt ».
L’organisme fédéral n’a cependant pas répondu à la demande d’information de CBC/Radio-Canada concernant les raisons du retard.
Un parc national menacé
Selon un rapport de l’UNESCO publié en 2019, la « valeur universelle exceptionnelle » du parc national Wood Buffalo est menacée par les changements climatiques, le développement de projets hydroélectriques et l’extraction des ressources naturelles.
Le document affirme également que, si le Canada ne s’engage pas à le préserver, le parc pourrait être placé sur la Liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO.
« La possibilité qu’il se retrouve sur cette liste est vraiment embarrassante à l’échelle mondiale », affirme Gillian Chow-Fraser, la directrice du programme Forêt boréale de l’organisme environnemental Canadian Parks and Wilderness Society du Nord de l’Alberta.
Dans une lettre envoyée à l’UNESCO le 2 décembre, Melody Lepine, Gillian Chow-Fraser et d’autres leaders des T.N.-O. affirment que la mise en œuvre du plan d’action pour la préservation du parc n’avance pas.
Melody Lepine déplore, entre autres, qu’Ottawa n’ait pas encore confirmé l’installation de systèmes de contrôle des eaux nécessaires à l’irrigation de certaines parties du parc.
Gillian Chow-Fraser aimerait que le gouvernement canadien s’engage à étudier les risques liés au déversement d’eaux traitées venant des sables bitumineux dans la rivière Athabasca.
Avec les informations d’Anna Desmarais