Dans le Grand Nord canadien, désaccord avec Ottawa sur les livraisons de vaccins de Moderna

Le premier ministre du Yukon Sandy Silver et le médecin hygiéniste en chef Brendan Hanley ont tous deux exprimé leur différend sur les méthodes de calculs d’Ottawa entourant la distribution de vaccins. (Alistair Maitland/Gouvernement du Yukon)
Le premier ministre du Yukon, Sandy Silver, a affirmé en point de presse, jeudi, ne pas savoir avec certitude combien de doses du vaccin contre la COVID-19 de Moderna le territoire obtiendra d’Ottawa à la fin de février.

La livraison des prochains jours devrait contenir 4500 doses plutôt que les 7200 promises le mois dernier, soit une réduction de 37 % plutôt que celle de 20 % qu’enregistre le Canada auprès de la pharmaceutique Moderna.

« Je suis en désaccord avec les calculs et les discussions se poursuivent en ce sens et [les écarts] ne sont pas les mêmes à travers le Nord non plus. […] Je vais continuer à pousser pour obtenir des livraisons en gros accélérées. »Sandy Silver, premier ministre du Yukon

Le médecin hygiéniste en chef du territoire, Brendan Hanley, a ajouté que ces préoccupations ont été communiquées à des homologues fédéraux à plusieurs reprises. « Leurs calculs sont faits à partir d’une logique un peu différente, pour être honnête, […] à savoir la dotation en fonction de la population. »

Retard dans la campagne de vaccination

La baisse du nombre de doses expédiées occasionne un report des cliniques de vaccination prévues à Whitehorse la semaine prochaine pour les adultes de 18 à 60 ans.

« [Les calculs] ont été faits à partir d’un angle complètement différent de ce à quoi on s’attendait. Il y a une certaine logique, particulièrement du point de vue d’Ottawa. Nous sommes en désaccord, mais c’est ce qu’il en est. »Brendan Hanley, médecin hygiéniste en chef du Yukon

« Nous n’avons tout simplement pas assez de vaccins pour le faire. Ce n’est pas ce qu’on aimerait entendre et ce n’est pas la nouvelle que je veux donner non plus, mais nous ne contrôlons pas l’approvisionnement en vaccins », affirme Sandy Silver.

Les trois territoires ont priorisé le vaccin de Moderna, car il est plus facile à transporter que le vaccin de Pfizer-BioNTech. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

Contrairement à d’autres provinces, la priorité du Yukon est d’utiliser ses vaccins en réserve pour donner la deuxième dose à ceux et celles qui ont déjà reçu la première, soit les résidents et le personnel de centres des soins de longue durée, les adultes de 60 ans et plus et les habitants des communautés rurales.

« Ce qu’on fait ici est différent de ce qui se fait dans d’autres endroits, où on a la menace continuelle d’activité de la COVID […] Le moyen recommandé, c’est d’assurer l’immunité avec la deuxième dose, mais avec une seule dose, on n’a pas la garantie [d’immunité] », a expliqué Brendan Hanley.

Le médecin hygiéniste rappelle que le territoire se garde la possibilité de prolonger la période entre les deux doses au-delà des 28 jours recommandés, jusqu’à 35 jours ou un peu plus.

Pas de présence de variants du virus

Le Yukon ne compte aucun cas actif à l’heure actuelle ni aucune présence des différents variants du virus observés dans d’autres parties du pays.

Brendan Hanley souligne toutefois que ce n’est probablement qu’une question de temps. « Il est encore tôt, mais nous considérons qu’il existe un risque et nous devons gérer l’importation de cas, puisque tous nos cas ont été liés à des importations, directement ou indirectement », précise le médecin.

« Il est difficile d’évaluer [le risque] mais je dirais qu’à un moment ou à un autre, nous verrons probablement un cas de variant dans le territoire. »Brendan Hanley, médecin hygiéniste en chef du Yukon

Le responsable souligne qu’en fonction du plan de déconfinement, le territoire se trouverait en principe dans la troisième phase, mais que ce plan ne tenait pas en compte la présence de variants.

« Je vois, au cours de l’hiver et du printemps, un véritable effort et possiblement un ultime effort en tant que Yukonnais. Nous nous rapprochons [du moment] de voir nos efforts porter fruit, mais ce sera un peu plus long, quelques mois de plus », a conclu le médecin hygiéniste.

Radio-Canada

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