Dans le Grand Nord canadien, les manifestants ont quitté le site minier de Mary River, au Nunavut

Les chasseurs inuit qui bloquaient depuis environ une semaine la piste d’atterrissage et une route de la mine Mary River, au Nunavut, ont quitté les lieux mercredi soir. (Lee Inuarak)
Après avoir manifesté pendant près d’une semaine sur le site de la mine de fer Mary River, au Nunavut, des chasseurs inuit ont libéré la piste d’atterrissage et la route dont ils bloquaient l’accès.

Les protestataires ont mis le cap vers une cabine de chasse située à plusieurs kilomètres des lieux, a fait savoir mercredi soir Mary Naqitarvik, la porte-parole des Nuluujaat Land Guardians, le groupe de manifestants formé de chasseurs inuit.

« Ils vont demeurer à cet emplacement jusqu’à au moins vendredi et ils planifient de retourner à Pond Inlet samedi », a-t-elle indiqué, dans un communiqué de presse.

La mine est située à environ 176 kilomètres au sud-ouest de la communauté de Pond Inlet.

Depuis le 4 février, les chasseurs bloquaient la piste d’atterrissage et une route minière, ce qui empêchait quelque 700 travailleurs de quitter les lieux, selon l’entreprise Baffinland qui opère la mine.

Les chasseurs s’opposent à la deuxième phase du projet d’expansion de la mine de fer Mary River qui implique la construction d’un chemin de fer d’environ 110 km pour transporter d’importantes quantités de minerai de fer.

Ils craignent, entre autres, que le chemin de fer n’empêche des caribous de traverser la région et que l’augmentation du transport maritime soit dévastatrice pour la population de narvals, considérée comme la plus importante au monde.

La deuxième phase du projet d’expansion prévoit la construction d’un chemin de fer d’environ 110 km reliant le site de la mine Mary River au port de Milne Inlet. (Radio-Canada)
Procédures judiciaires

La tension était à son comble dans les derniers jours, particulièrement après que Baffinland a déposé devant la Cour de justice du Nunavut une injonction demandant aux manifestants de cesser leur blocage.

Cette requête s’est soldée par une ordonnance provisoire visant à laisser les travailleurs miniers quitter la mine s’ils le requièrent.

La porte-parole du regroupement de chasseurs assure toutefois que le départ des manifestants « ne mettra pas fin à leur plaidoyer au sujet de la mine de Baffinland », écrit-elle.

Elle affirme qu’ils ont quitté les lieux après que l’Association inuit de Qikiqtani et l’Association Nunavut Tunngavik Inc. leur ont proposé une rencontre en personne.

Mercredi, le maire de Pond Inlet, Joshua Arreak, a appelé notamment les deux associations inuit, le premier ministre du Nunavut Joe Savikataaq et les protestataires à se rencontrer pour discuter de la suite des choses.

« Les gardiens sont déterminés à poursuivre l’action sur le territoire à moins qu’ils ne voient des progrès au cours des réunions proposées, indique-t-elle. Ils sont personnellement déterminés à protéger et à préserver les droits et les relations des Inuit. »

Sheena Akoomalik brandit une copie de l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut lors d’une manifestation contre le projet d’expansion de la mine de fer Mary River, samedi, à Pond Inlet, au Nunavut. (Shelly Funston Elverum)
Reprise des opérations à la mine

Baffinland annonce quant à elle qu’elle remet graduellement en marche ses activités. Dans un communiqué de presse, jeudi, l’entreprise indique qu’elle reprend sa production minière, le transfert d’employés et d’entrepreneurs, de même que les vols de ravitaillement, de recherche et de sauvetage.

« Nous saluons le passage à un dialogue constructif et espérons travailler en collaboration avec nos partenaires communautaires pour trouver des solutions mutuellement acceptables aux problèmes qui ont été soulevés », a fait savoir le PDG de Baffinland, Brian Penney.

Une audience est toujours prévue samedi à Iqaluit devant la Cour de justice du Nunavut.

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