Bientôt un parc nommé à la mémoire de l’artiste inuk Annie Pootoogook
Les membres d’un comité de la Ville d’Ottawa devront se prononcer sur une proposition visant à nommer un parc du quartier de la Côte-de-Sable à la mémoire de l’artiste inuk de renommée internationale Annie Pootoogook.
Jeudi, le comité des services communautaires et de protection votera sur un rapport recommandant de nommer le parc au nom de Mme Pootoogook, une artiste surtout connue pour ses dessins au crayon sur la vie inuit contemporaine.
Originaire du Nunavut, Mme Pootoogook vivait à Ottawa lorsqu’elle est décédée, en septembre 2016, à l’âge de 47 ans.
Son corps a été retrouvé dans la rivière Rideau, et bien que sa mort ait initialement été considérée comme suspecte, la police d’Ottawa a par la suite jugé qu’elle n’était pas criminelle.
Après la mort de Mme Pootoogook, Stéphanie Plante a lancé une campagne pour que le parc situé derrière le centre communautaire de la Côte-de-Sable porte son nom.
« Je ne pense pas que ce soit un secret que les deux dernières années de sa vie ont été assez difficiles », a déclaré Mme Plante, qui ne connaissait pas personnellement Mme Pootoogook, mais qui interagissait souvent avec elle dans les rues du quartier.
« Elle passait beaucoup de temps dans les rues de la ville à mendier. [Mais] les gens la connaissaient. Elle était très amicale, elle n’était jamais méchante », soutient Mme Plante.
Grande admiratrice du travail de Mme Pootoogook, Mme Plante a déclaré qu’elle a également lancé la campagne parce qu’il n’y a pas beaucoup d’espaces publics à Ottawa portant le nom de femmes de couleur.
« [Nous devons] représenter le multiculturalisme de la ville d’Ottawa », a-t-elle déclaré.
« Important pour sa fille »
« Nommer le parc en son nom sera particulièrement important pour la fille de Mme Pootoogook, qui n’avait que 4 ans au moment de sa mort », a déclaré Veldon Coburn, son père adoptif.
« Elle n’a jamais vraiment eu la chance ou l’occasion de connaître sa mère », a déclaré M. Coburn, membre des Algonquins de Pikwakanagan.
« Il est également important », croit-il, « d’avoir une plus grande représentation des Inuit dans la capitale nationale. »
Ils occupent une place très importante ici, avec leur propre diaspora, a déclaré M. Coburn. C’est très agréable d’avoir la reconnaissance des Inuit ici, sur le territoire algonquin.
Si le rapport est adopté par le comité, il sera ensuite soumis au conseil municipal pour un vote final.
Avec les informations de Natalia Goodwin