Contre l’insécurité alimentaire, le Canada débloque huit millions de dollars à des organismes inuit

Une mère et son enfant dans un magasin d’épicerie de la petite ville de Baker Lake, au Nunavut. (Nathan Denette/La Presse canadienne)
Le gouvernement canadien a annoncé jeudi une somme de huit millions de dollars pour réduire l’insécurité alimentaire qui sévit dans les communautés inuit du pays.

Accompagné du président d’Inuit Tapiriit Kanatami, Natan Obed, le ministre fédéral des Services aux Autochtones, Marc Miller, a expliqué que le financement était accordé aux quatre organismes inuit de revendications territoriales que sont le Nunavut Tunngavik Incorporated, la Société Makivik, le gouvernement du Nunatsiavut et la Société régionale inuvialuit.

Pour le ministre, ces fonds débloqués en pleine pandémie de COVID-19 permettront de lutter contre l’insécurité alimentaire qui touche de plein fouet les populations inuit. Selon une enquête de 2017 menée auprès des peuples autochtones du Canada, 76 % des Inuit âgés de 15 ans et plus vivants dans l’Inuit Nunangat sont en situation d’insécurité alimentaire.

Au Canada, notons que le Nunavut arrive en tête des provinces et territoires du pays le plus touché par l’insécurité alimentaire. En 2018, 57 % des ménages en souffraient, selon Statistique Canada. Le gouvernement a admis que le phénomène est un « grave problème de santé publique » aggravé par l’arrivée de la pandémie en mars 2020.

« Savoir si vous pouvez ou non avoir accès à une alimentation saine ne devrait pas être une source d’incertitude », a indiqué Marc Miller. « Nous reconnaissons que l’insécurité alimentaire dans les communautés inuit est un problème complexe, auquel il est préférable de trouver des solutions menées par les Inuit. »

« Ce financement fera une différence dans le quotidien de ceux et celles qui vivent dans l’Inuit Nunangat pendant cette période difficile. »Marc Miller, ministre fédéral des Services aux Autochtones
Israel Mablick est un Inuk père de cinq enfants résidant à Iqaluit, au Nunavut, et qui n’a pas les moyens de nourrir sa famille. (Sean Kilpatrick/La Presse canadienne)

En finançant les initiatives inuit d’aide pour la sécurité alimentaire pendant la pandémie de COVID-19, le gouvernement espère répondre à plusieurs programmes déjà en place comme ceux des bons alimentaires, des livraisons de repas, des programmes de petits déjeuners et de récoltes communautaires.

De son côté, le président d’Inuit Tapiriit Kanatami, Natan Obed, rappelle que les Inuit présentent la prévalence d’insécurité alimentaire la plus élevée parmi tous les peuples autochtones vivant dans un pays développé. « Alors que la pandémie de COVID-19 se poursuit, la situation des ménages inuit vivant de l’insécurité alimentaire devient de plus en plus fragile », a-t-il affirmé.

« Pendant la première vague de la pandémie, les organismes inuit de revendications territoriales se sont rapidement mobilisés afin de mettre en place des mesures sans précédent pour aider les familles. Le financement annoncé aujourd’hui permettra d’assurer que ces programmes essentiels pourront être maintenus », a ajouté M. Obed.

Mais au-delà de la crise sanitaire, depuis plusieurs années, les bouleversements environnementaux et socioéconomiques dans le Grand Nord canadien ont rendu les aliments traditionnels plus coûteux et plus difficiles à récolter, menaçant encore plus la sécurité alimentaire des habitants. Le manque d’accès à la nourriture traditionnelle a des conséquences sur la culture, les traditions et les relations sociales des Inuit.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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