95 recommandations pour le développement de l’industrie minière dans le Grand Nord canadien
Le comité responsable de la Stratégie de développement de l’industrie minière du Yukon a rendu son rapport et donne 95 recommandations pour moderniser l’industrie, ainsi que pour s’assurer qu’elle soit socialement et environnementalement et bénéfique pour les communautés locales.
Le rapport est l’aboutissement d’environ 16 mois de travail effectué par un groupe de trois personnes. Ce comité a été nommé après que le gouvernement du Yukon et les gouvernements des Premières Nations ont signé un protocole d’entente sur l’exploitation minière en 2017.
L’objectif est de « faire avancer l’industrie », en coopération avec le gouvernement du Yukon et les Premières Nations, explique Math’ieya Alatini, membre du comité nommé pour rédiger le rapport.
L’enjeu de cette stratégie est de s’assurer que les droits des Premières Nations sont respectés et que l’avantage concurrentiel du secteur minier n’est pas affaibli.
« Dans le rapport, il y a des priorités et, pour nous, il y a des premières étapes claires. Mais ce sera aux gouvernements d’avoir cette discussion et de proposer les principales priorités et comment ces grandes priorités vont être mises en œuvre », rappelle-t-elle.
Elle précise d’ailleurs que la date de publication du rapport est stratégique. Selon elle, cela démontre l’indépendance du comité et place la question sur le devant de la scène pour le prochain gouvernement territorial, ainsi que pour les Premières Nations.
La stratégie « répond au souhait de nombreux participants de voir une approche audacieuse et transformatrice du développement minier du Yukon, dès aujourd’hui et pour l’avenir », indique le document.
Le rapport contient 95 recommandations, et parmi elles :
- réviser ou remplacer les lois centenaires sur l’extraction du quartz et celle sur l’extraction de l’or au Yukon;
- s’assurer que les Premières Nations puissent tirer profit des projets de développement des ressources;
- modifier les redevances et l’impôt pour faire en sorte que plus d’argent arrive au Yukon;
- mettre en œuvre une redevance sur les profits tirés de l’or placérien;
- instaurer un impôt sur les salaires des travailleurs qui ne résident pas au Yukon;
- mettre en place une redevance sur les ressources des Premières Nations, pour aider les Premières Nations à couvrir les coûts d’examen et de surveillance des mines et des projets d’exploration;
- créer une nouvelle taxe pour tout usage industriel de l’eau;
- et accélérer le processus de planification de l’utilisation des terres dans tout le Yukon.
Lewis Rifkind est analyste au sein de la Yukon Conservation Society. Il dit avoir accueilli favorablement le rapport et ses recommandations et affirme qu’il était temps de réparer le « spectacle d’horreur écologique » au Yukon.
« Nous ne sommes pas d’accord avec toutes les recommandations », précise-t-il, « mais dans l’ensemble, ce que le comité propose représente déjà une grande amélioration par rapport à ce que nous avons actuellement. »
Selon lui, même si la révision législative est due depuis longtemps, achever ce travail d’ici 2025, comme le recommande le comité, pourrait s’avérer peu réaliste.
Avec les informations de Julien Gignac