Le trafic maritime dans le passage du Nord-Ouest a augmenté de 44 %, selon un rapport
D’après un rapport du Conseil de l’Arctique, le nombre de navires qui empruntent le passage du Nord-Ouest est en forte augmentation, ainsi que les distances parcourues.
Le rapport, intitulé en anglais « Arctic Shipping Status Report – Shipping in the Northwest Passage », a été rédigé par le groupe de travail sur la protection de l’environnement marin arctique (PAME) du Conseil de l’Arctique.
Le groupe a réalisé ses travaux en puisant dans la base de données de l’organisation sur le trafic maritime arctique, et ce sur une période de six ans allant de 2013 à 2019. Le rapport a révélé qu’au cours de cette période, le nombre de navires uniques entrant dans la voie navigable a augmenté de 44 %, passant de 112 navires en 2013 à 160 navires en 2019.
En ce qui concerne la distance parcourue par les navires dans le passage du Nord-Ouest, le rapport a constaté qu’elle avait augmenté de 107 %, passant d’une moyenne de 2,98 milles nautiques par navire en 2013 à une moyenne de 6,17 milles nautiques en 2019.
La distance moyenne, qui peut sembler courte en apparence, comprend quelques traversées complètes mais il s’agit principalement de simples aller-retours vers des ports donnés.
Des navires battant pavillon canadien
Le terme de « passage du Nord-Ouest » est utilisé pour décrire les différentes routes maritimes qui traversent l’archipel arctique du Canada entre les océans Atlantique et Pacifique. Sa distance est d’environ 1 500 kilomètres d’est en ouest.
Notons que deux des routes du passage du Nord-Ouest sont considérées comme des voies en eau profonde, tandis que les autres sont peu profondes limitant la taille des navires capables de les emprunter.
Le document révèle également que la majorité des navires qui empruntent le passage du Nord-Ouest battent pavillon canadien, suivis dans l’ordre par les Îles Marshall, le Panama, les Bahamas et les Pays-Bas. Les embarcations les plus courantes sont des vraquiers, des cargos, des bateaux de pêche et des bateaux de croisière.
À ce titre, la base de données sur le trafic maritime dans l’Arctique divise la taille des navires en sept groupes basés sur la jauge brute (GT) qui est calculée à partir du volume des espaces clos d’un type de navire.
Les sept groupes sont les suivants :
- <1000 GT
- 1000-4999 GT
- 5000-9999 GT
- 10.000-24.999 GT
- 25.000-49.999 GT
- 50.000-99.999 GT
- >= 100.000 GT
Le rapport indique que les bateaux qui naviguent dans le passage du Nord-Ouest n’étaient représentés, jusqu’à présent, que dans les cinq plus petits groupes.
« Aucun navire des deux plus grands groupes de taille (50 000-99 999 GT >= 100 000 GT) n’était présent, ce qui montre que les navires exploités dans le [passage du Nord-Ouest] sont comparativement plus petits que les navires exploités ailleurs », peut-on lire dans le rapport.
Dernier d’une série de rapports
Le document du Conseil de l’Arctique est le troisième des rapports de PAME sur l’état de la navigation dans l’Arctique. Les deux rapports précédents portaient sur les tendances de la navigation dans l’Arctique et sur le mazout lourd.
Rappelons que le Conseil de l’Arctique est un forum intergouvernemental qui se compose de huit États arctiques (Canada, Danemark, États-Unis, Finlande, Islande, Norvège, Suède, Russie) et de six organisations internationales de peuples autochtones à titre de participants permanents : l’Association internationale des Aléoutes, le Conseil arctique des Athabaskans, le Conseil international des Gwich’in, le Conseil circumpolaire inuit, l’Association russe des peuples autochtones du Nord et le Conseil des Sâmes.
Le forum a été fondé en 1996 pour travailler sur le développement durable et la protection de l’environnement dans le Nord. Les six groupes de travail du Conseil de l’Arctique sont composés d’experts du monde entier qui examinent des questions allant de la protection de l’environnement au développement durable, en passant par les interventions d’urgence dans l’Arctique.
Traduction par Ismaël Houdassine, Regard sur l’Arctique