Une bouffée d’air pour le secteur touristique cet été dans le Grand Nord canadien
Le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest s’harmonisent pour faire redémarrer les activités touristiques, cet été, en permettant entre autres aux visiteurs de s’isoler pour une période de quarantaine lors de leurs voyages dans l’arrière-pays.
Tout comme le Yukon l’avait annoncé précédemment, l’industrie du tourisme des Territoires du Nord-Ouest va s’ouvrir quelque peu, cet été, aux activités dans les régions éloignées.
Mercredi, le Bureau de l’administratrice en chef de la santé publique (BACSP) en a fait l’annonce. Il accorde dès lors aux touristes la possibilité de faire leur quarantaine de 14 jours lors de ces voyages dans la nature profonde ténoise.
La première ministre des Territoires du Nord-Ouest, Caroline Cochrane, a souligné « la collaboration avec les dirigeants autochtones, les administrations communautaires et des partenaires comme Tourisme T.N.-O. » dans cette démarche de « reprise sociale et économique ».
Un plan d’activités exhaustif
Avant d’accueillir les touristes, les exploitants d’entreprises touristiques devront montrer patte blanche en soumettant un plan d’activité détaillé aux autorités gouvernementales.
« Pour s’assurer que les visiteurs de l’extérieur du territoire peuvent s’isoler pendant leur visite et que les visiteurs et les résidents des T.N.-O. demeurent en sécurité, ces exploitants doivent démontrer qu’ils sont en mesure de mener leurs activités sans qu’il y ait de contact, ou avec des contacts minimes, entre les voyageurs et les résidents des T.N.-O. qui ne sont pas des employés de l’entreprise touristique en question », précise le BACSP.
Cependant, la présidente de Tourisme T.N.-O., Donna Lee Demarcke, souligne qu’environ 60 des quelque 150 organisateurs de voyages que compte le territoire pourront reprendre leurs activités cet été.
Le tourisme, première industrie touchée par la pandémie et celle qui en a le plus souffert, selon le président du Conseil d’administration de Tourisme T.N.-O., Harold Grinde, est encore loin de sortir complètement la tête hors de l’eau.
Ce plan détaillé devra, par conséquent, mettre en lumière des mesures pour réduire les risques de transmission de la COVID-19 dans le territoire.
Il doit notamment aborder la question du transport des travailleurs, de la prise en charge d’éventuelles infections ou encore de l’isolement, de l’aide ou des soins, sur place, pour le personnel ainsi que les clients en cas de besoin.
Un calendrier serré
La saison estivale peut encore être sauvée, mais le protocole à suivre ne laisse pas beaucoup de temps aux entreprises touristiques, reconnaît Kalin Pallett, le président de la Wilderness Tourism Association du Yukon.
« Notre plan vient d’être approuvé il y a peut-être trois semaines environ. Il est donc tard pour tout le monde, mais je suppose qu’il vaut mieux tard que jamais », se résigne-t-il.
De plus, chaque entreprise touristique yukonnaise doit, individuellement, déposer son plan d’activités et en obtenir l’approbation. Rien ne garantit encore que la saison estivale battra son plein, mais Kalin Pallett préfère demeurer optimiste.
De plus, il se console aujourd’hui du fait que les visiteurs canadiens réservent leur voyage à la dernière minute.
Solidarité et compétition
Avec cette reprise progressive des activités, il est difficile, à l’heure actuelle, d’imaginer que les organisateurs de voyages des trois territoires collaborent pour sauver la saison.
Kalin Pallett se dit cependant « solidaire de toutes les entreprises touristiques du Nord canadien qui ont été touchées par la pandémie de COVID-19 ».
Avec « la petite population » que compte chaque territoire, il est cependant impossible de tendre la main à l’autre comme le secteur le souhaiterait, car « il n’y a pas assez de monde ».
En même temps, c’est aussi une « compétition amicale », rappelle le président de la Wilderness Tourism Association. La loi de la compétition voudrait donc qu’il souhaite que « les gens viennent dépenser leur argent dans le secteur du tourisme au Yukon. »