Chasse aux feux « zombies » dans les forêts nordiques

Les feux dits « zombies » semblent s’éteindre à l’automne, mais couvent sous la neige et reviennent à la vie au printemps. (HO-Northwest Territories/La Presse canadienne)

Le phénomène de feux de forêt « zombies », qui couvent sous la neige pendant l’hiver et ressuscitent au printemps, pourrait s’accentuer à mesure que le climat se réchauffe et que le couvert de neige se fait plus discret, préviennent des experts.

Un article de la revue Nature soutient que l’augmentation des températures estivales pourrait favoriser la survie de feux de forêt en hiver, dans les régions boréales canadiennes.

Le professeur adjoint Steven Cumming, du Département des sciences du bois et de la forêt de l’Université Laval, explique que ces feux rampant sous la neige ont longtemps été considérés comme une légende et qu’il n’y avait aucun moyen de les compter.

Tout ce que je sais, c’est que leur existence a déjà été signalée, mais surtout d’un point de vue folklorique, note-t-il.

La résurrection d’un brasier

La plupart de ces feux se trouvent dans les tourbières des Territoires du Nord-Ouest et du nord de l’Ontario, de l’Alberta et de la Saskatchewan, selon les auteurs de l’article.

Selon le professeur James Waddington, de l’École de la Terre, de l’environnement et de la société de l’Université McMaster, ces incendies se tapissent sous le manteau neigeux et reviennent à la vie au printemps.

À certains endroits, un feu peut revenir à la vie et redevenir un brasier, explique-t-il. Puisqu’ils reviennent à la vie sans source d’allumage après avoir couvé sous la neige, on les appelle des zombies.

À la chasse aux zombies

Les étés chauds conduisent certains feux à brûler en profondeur dans les tourbières. Ces incendies risquent d’être plus visibles au printemps, explique James Waddington.

C’est possible qu’ils soient plus courants, mais c’est aussi possible qu’on soit plus efficaces à les traquer, pour utiliser un vocabulaire propre aux zombies.

Le professeur se veut tout de même rassurant. Nous n’en sommes pas encore rendus à parler de ces zombies en termes apocalyptiques, mais la question doit rester à l’avant-plan, puisque les scientifiques lient ces feux aux étés chauds.

L’autre source d’inquiétude que suscitent ces feux morts-vivants est leurs émissions de carbone, note le professeur spécialisé en feux de forêt Mike Flannigan, de l’Université de l’Alberta.

Les tourbières sont de riches réservoirs de carbone, explique-t-il. Donc, en brûlant un kilogramme de tourbe, on lance environ un kilogramme de carbone dans l’atmosphère.

Plus il y a de carbone, plus le réchauffement climatique s’accentue et plus il y a de feux, précise-t-il. C’est un cercle vicieux.

Quand le Nord se réchauffe, les zombies se réveillent

Selon lui, l’augmentation de la prévalence de feux zombies dans les forêts canadiennes est directement liée au réchauffement climatique.

Actuellement, le Canada se réchauffe deux fois plus rapidement et la région Arctique se réchauffe trois fois plus rapidement que le reste de la planète, ajoute-t-il.

Ce sont des feux qui seraient normalement morts à l’arrivée de l’hiver, mais qui continuent de couver jusqu’à l’année suivante. Le réchauffement en entraînera plus parce que les hivers sont plus chauds et secs.

Avec les informations de La Presse canadienne

Radio-Canada

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