Une organisation américaine souhaite financer un programme de gardiens autochtones au Canada
Ottawa, les Territoires du Nord-Ouest et les gouvernements autochtones sont en pourparlers avec un groupe de grands organismes de bienfaisance américains au sujet du financement permanent d’un programme qui confierait aux Premières Nations la responsabilité de s’occuper des parcs et d’autres aires de conservation sur leurs terres traditionnelles.
Des représentants de tous les groupes ont convenu d’essayer de trouver un moyen pour les organismes de bienfaisance, dirigés par The Pew Charitable Trusts, d’aider à financer le programme des gardiens autochtones dans les Territoires du Nord-Ouest.
S’il aboutit, le projet pourrait s’étendre à d’autres programmes similaires au pays.
Les programmes de gardiens dépendent des peuples autochtones locaux pour surveiller le territoire. Ils gèrent les zones protégées, surveillent les animaux et les plantes, testent la qualité de l’eau et observent le développement.
Ils aident également à créer des plans d’utilisation des terres et des mers.
Il existe 80 programmes de gardiens au Canada. Ils sont financés par un engagement de 173 millions de dollars sur cinq ans inclus dans le budget de l’an dernier.
La semaine dernière, à Yellowknife, les gouvernements et les organismes de bienfaisance se sont réunis pour discuter des moyens de rendre ce financement permanent, du moins dans le Nord. The Pew Charitable Trusts, par le biais de ses fiducies, contrôle plus de 8 milliards de dollars.
« Les communautés autochtones et autres communautés locales ont des siècles de connaissances et d’expérience dans la gestion de leurs terres et de leurs eaux », a déclaré Tom Dillon, responsable des programmes de conservation de l’organisme, par courriel.
« Il est important pour nous qu’ils bénéficient directement de ces initiatives et que nous contribuions à galvaniser le soutien du gouvernement pour pérenniser leurs aspirations en matière de conservation. »
« Les peuples autochtones se félicitent de l’intérêt de l’organisation à s’assurer que le programme reste en place », a déclaré Dahti Tsetso, membre de l’Indigenous Leadership Initiative, qui a convoqué la réunion.
« Il y a beaucoup de soutien à tous les niveaux pour explorer comment cela pourrait soutenir le programme des gardiens », a-t-elle déclaré. Les Premières Nations du Nord sont intéressées, a ajouté Mme Tsetso.
L’Assemblée des Premières Nations appuie les programmes de gardiens depuis 2015.
Mme Tsetso a mentionné qu’il y avait beaucoup plus de possibilités si un accord avec The Pew Charitable Trusts pouvait être conclu.
« C’est comme créer une stratégie d’investissement, a-t-elle dit. Nous parlons de l’injection d’une tonne de ressources dans les T.N.-O. »
Un rapport de consultation réalisé pour l’initiative a conclu que chaque dollar dépensé pour un programme de gardiens générait 2,50 $.
Le ministre fédéral de l’Environnement Steven Guilbeault a dit qu’il n’y avait rien de neuf à voir des organisations privées financer des programmes environnementaux publics.
« Les philanthropes sont impliqués dans des projets de conservation au Canada depuis très, très longtemps », a-t-il indiqué depuis Stockholm, en Suède, où il participe à des réunions.
« Nous avons travaillé en collaboration avec plusieurs d’entre eux et nous investirons souvent dans des projets ensemble », a-t-il ajouté.
Mme Tsetso a dit qu’il n’y avait pas encore de calendrier pour le moment où l’argent pourrait aider à financer le programme.
« Nous sommes vraiment au début des discussions », a-t-elle conclu.