Des Inuit du Canada se réjouissent pour Mary Simon, la nouvelle gouverneure générale

Des Inuit d’un peu partout au Canada ont célébré l’assermentation de Mary Simon au poste de 30e gouverneure générale.
Mary Simon, une Inuk née à Kangiqsualujjuaq, dans le Nord-du-Québec, est devenue lundi la première Autochtone à occuper la fonction de représentante de la reine au Canada.
Pour sa plus jeune sœur, la résidente de Kuujjuaq au Nunavik, Madge Pomerleau, la nomination de Mary Simon n’a rien de surprenant.
Mary Simon parle l’anglais et l’inuktitut. Le fait qu’elle ne parle pas le français a été vivement critiqué dans certaines régions du pays.

La nouvelle gouverneure générale a promis qu’elle apprendrait la langue de Molière et sa sœur Madge Pomerleau n’en doute absolument pas.
« J’ai confiance en Mary. Lorsqu’elle dit qu’elle fait quelque chose, elle le fait », explique-t-elle.
Madge Pomerleau aurait souhaité que leurs parents soient là pour voir Mary être nommée officiellement lundi.
« Ils auraient été tellement fiers », dit-elle en se remémorant son enfance avec Mary Simon et leurs six autres frères et sœurs.

Cette fierté est partagée par les résidents de la petite collectivité de Kuujjuaq, estime Charlie Watts, un ami d’enfance de Mary Simon et un ancien sénateur pour la région.
« Cette nomination est très significative pour nous, dit-il. Nous sommes très fiers de ce qu’elle a accompli jusqu’à maintenant. »
Des réactions d’Inuit partout au pays
Assise avec sa fillette de quatre ans sur ses genoux, Crystal Martin-Lepenskie, originaire de Sanirajak au Nunavut, avait les larmes aux yeux, lundi, en regardant la cérémonie depuis son domicile de l’Ontario.
« J’ai l’impression que c’est une vraie réconciliation : une Inuk qui est née et a grandi dans les traditions, qui a vécu la colonisation, mais qui a aussi été très active tout au long de sa carrière […] Je ne pouvais pas croire que j’étais témoin de ça », confie l’ancienne présidente du Conseil national des jeunes Inuit (National Inuit Youth Council).
« Cela prouve que, même si tous les efforts ont été déployés pour effacer notre peuple, notre culture et nos traditions, nous sommes restés résilients », dit-elle.

Comme plusieurs, Crystal Martin-Lepenskie croit que la nomination de Mary Simon ne constitue qu’une étape vers la guérison et la réconciliation pour les Inuit et les autres peuples autochtones du Canada.
Un sentiment que partage l’ancienne commissaire du Nunavut Nellie Kusugak qui raconte être restée bouche bée en apprenant la nouvelle il y a quelques semaines.

« Ça m’a rappelé quand j’allais à l’école et que plusieurs d’entre nous se faisaient dire que nous ne ferions jamais rien d’important ou de significatif », se remémore-t-elle.
Avec des informations de Kate Kyle, Juanita Taylor et La Presse canadienne