Le Grand Nord veut devenir la priorité du prochain gouvernement canadien

Les leaders des Territoires du Nord-Ouest souhaitent que le prochain premier ministre fédéral et son parti travaillent à réduire les inégalités qui séparent le nord et le sud du pays. (William Desaulniers/Radio-Canada)

Les élections fédérales annoncées pour le 20 septembre font réagir différents leaders des Territoires du Nord-Ouest. Tous veulent voir le prochain gouvernement faire du Nord une priorité.

Parmi les priorités citées, les personnalités du territoire se rejoignent sur l’infrastructure et le logement, des problématiques de longue date dans le Nord.

La première ministre des Territoires du Nord-Ouest, Caroline Cochrane, voudrait voir le prochain gouvernement travailler à réduire les inégalités entre les deux régions du pays, qui se sont, croit-elle, creusées avec la pandémie de COVID-19.

« Lorsque vous construisez et investissez dans le Nord, les avantages sont considérables. Vous investissez dans le développement des entreprises locales et nordiques, vous créez des emplois pour que les gens puissent subvenir aux besoins de leur famille et vous aidez les habitants du Nord à se doter d’options durables pour leur avenir », affirme-t-elle dans un courriel.

Caroline Cochrane aimerait aussi que les partis fédéraux abordent les questions de flexibilité fiscale, de reprise et de diversification économique, ainsi que des changements climatiques.

Caroline Cochrane, la première ministre des Territoires du Nord-Ouest, souhaite voir les inégalités nord-sud être réduites. (Walter Strong/Radio-Canada)

Une vision partagée par Rylund Johnson, député à l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest pour Yellowknife Nord.

« C’est beaucoup plus que ce que le territoire désire, c’est ce que doit faire le Canada à propos des inégalités que vivent les gens du Nord. Notre population autochtone vit à côté de ressources naturelles qui ont de la valeur, mais elle vit dans la pauvreté. C’est fondamentalement inacceptable et il faut que cela soit l’un des enjeux principaux de ces élections », souligne-t-elle.

Le grand chef du Conseil tribal des Gwich’in, Ken Kyikavichik, souhaiterait lui voir des investissements dans les énergies vertes, comme l’énergie éolienne, solaire ou hydroélectrique afin de sécuriser l’avenir énergétique de la région.

Ken Kyikavichik, le grand chef du Conseil tribal Gwich’in pense que les communautés du Nord ont besoin d’aide maintenant avant de s’engager dans le développement économique futur. (Mackenzie Scott/CBC)

« Mais rien de tout cela n’est possible sans s’attaquer aux problèmes significatifs de santé mentale et de dépendance qu’il y a dans le Nord. De nombreuses personnes ont besoin d’aide », prévient-il.

La réconciliation, pierre angulaire de 2021

Le sujet de la réconciliation est un enjeu incontournable des prochaines élections, pensent les trois leaders.

Ken Kyiakavichik rappelle que cela reste une priorité pour le conseil, notamment pour une juridiction dans laquelle il y a une majorité d’Autochtones. Il estime que le gouvernement actuel s’est montré ouvert sur la question, et il espère que le sujet sera prédominant dans la campagne.

« La volonté est clairement là, alors que cela n’a pas toujours été le cas et je crois que le gouvernement actuel a travaillé à trouver des solutions plutôt que de se battre contre les Autochtones devant les tribunaux par exemple », mentionne-t-il.

Rylund Johnson, le député de Yellowknife Nord, veut que la réconciliation soit menée plus efficacement au pays. (Mario Di Ciccio/Radio-Canada)

Rylund Johnson est plus critique. Il estime que la réconciliation est lente à se mettre en place au pays, ce qui montre un manque de vision unifiée sur le sujet. « Créer une sorte de vision pour que les gouvernements autochtones du Nord et du pays soient intégrés dans le cadre constitutionnel. Ce n’est tout simplement pas sur la table du tout, et je ne vois pas cette vision sortir d’Ottawa », dit-il.

M. Johnson craint néanmoins que ces élections surprises ne viennent susciter l’apathie des électeurs, las de retourner voter seulement deux ans après les dernières élections fédérales.

« Mon espoir dans cette élection est que nous élisions exactement le même nombre de députés pour chaque parti et que le Parlement doive retourner faire son travail. Et le message envoyé montre que les électeurs n’apprécient pas ces élections surprises, surtout quand il y a un travail plus important à faire. »

Avec des informations de Mario De Ciccio, Chantal Dubuc et Avery Zingel

Radio-Canada

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