Une expédition internationale pour évaluer l’état de santé de l’océan Arctique
L’Université d’Alaska Fairbanks organise cette semaine une expédition scientifique ambitieuse de 40 jours afin d’évaluer l’état de l’océan Arctique oriental. La mission scientifique comprend une équipe internationale d’experts venus des États-Unis, de Russie, du Japon et du Danemark.
L’opération de recherche baptisée Système d’observation de la coopération des bassins de Nansen et Amundsen (NABOS) vise « à fournir une évaluation quantitative basée sur l’observation de la circulation, des transformations de la masse d’eau et des mécanismes de transformation dans les bassins eurasien et canadien de l’océan Arctique ».
Le bassin d’Amundsen, avec des profondeurs allant jusqu’à 4,4 kilomètres, est la plaine abyssale la plus profonde de l’océan Arctique. Il est encadré par les dorsales de Lomonossov et de Gakkel. Tandis que le bassin de Nansen est une autre plaine abyssale avec des profondeurs d’eau d’environ 3 kilomètres dans l’océan Arctique et une partie du bassin eurasien.
« Notre objectif inclut la surveillance de l’état de l’océan Arctique, de la glace et de l’atmosphère dans la zone où les changements climatiques sont les plus prononcés », a déclaré sur le site Internet de l’université le scientifique en chef Igor Polyakov du Centre international de recherche arctique.
Il s’agit de la 13e expédition du NABOS dans l’océan Arctique en 19 ans. Outre l’observation sur place, la mission a également pour but de dresser un tableau « cohérent » des changements climatiques dans les bassins Eurasie et Makarov grâce à une surveillance continue. Les scientifiques rappellent que ces bassins connaissent des changements spectaculaires dus au réchauffement accéléré de l’atmosphère et à l’afflux d’eau plus chaude de l’océan Atlantique.
De plus, les experts iront récupérer les capteurs déployés lors d’une précédente opération en 2018 et mettront en place de nouveaux équipements pour enregistrer en continu la température, la salinité et les courants à différentes profondeurs océaniques. L’équipe effectuera aussi de vastes relevés à bord du navire, en recueillant des échantillons d’eau et de glace pour de futures analyses chimiques.
« Les données recueillies permettront de renforcer la compréhension des courants arctiques, de la circulation océanique et des interactions entre les océans Arctique et Atlantique », ont indiqué les chercheurs.