Un disparu de l’expédition Franklin identifié par analyse de son ADN

Après des recherches durant six étés sur le fond boueux de l’océan Arctique, l’archéologue Ryan Harris et son équipe ont repéré l’Erebus sur leur sonar en 2014. (Musée du Manitoba)
Les analyses génétiques et généalogiques effectuées sur des restes humains trouvés sur l’île du Roi-Guillaume situé au Nunavut dans l’archipel arctique canadien ont révélé l’identité de la victime. Il s’agit de John Gregory, un membre de l’équipage du HMS Erebus parti de Londres en 1845 pour trouver le fameux passage du Nord-Ouest.

Souvenez-vous. En 2019, une équipe d’archéologues de Parcs Canada avait dévoilé des images inédites menées à l’intérieur du célèbre navire HMS Erebus disparu mystérieusement avec le HMS Terror dans les profondeurs de l’océan Arctique. Les plongeurs avaient remonté à la surface des centaines d’artéfacts. Une découverte jugée majeure par les historiens puisqu’elle pouvait éclairer des pans entiers de l’expédition polaire menée dans des conditions désastreuses par l’explorateur John Franklin.

Cette expédition britannique de 1845 demeure à ce jour la plus grande perte de vies humaines de l’histoire de l’exploration polaire, indique l’étude. « Les noms des officiers et membres d’équipage qui ont pris la mer et sont morts lors de ce voyage tragique sont connus, mais l’identification de leurs squelettes retrouvés éparpillés le long de la route est problématique. »

« Nous concluons que l’ADN et les preuves généalogiques confirment l’identité des restes comme étant ceux de l’adjudant John Gregory, ingénieur sur le HMS Erebus. »Équipe de scientifiques, revue Polar Record
Les navires britanniques HMS Erebus et HMS Terror ont coulé en 1845 au large de ce qui est aujourd’hui le Nunavut. (Illustrated London News)

Deux ans après la découverte des navires, les experts sont parvenus à déterminer l’identité d’un des passagers. Ces os ont été trouvés sur l’île du Roi-Guillaume, où la majorité des décès de l’expédition ont eu lieu. Ils ont publié les conclusions de leurs recherches dans la revue Polar Record. On y apprend que l’adjudant John Gregory travaillait comme ingénieur sur le bateau Erebus. Durant une escale au Groenland, le 9 juillet 1845, l’homme aurait écrit une dernière lettre à sa femme prénommée Hannah.

L’expédition Franklin fascine historiens et archéologues depuis des lustres. Malgré des recherches intensives pour retrouver les deux fleurons de la marine britannique de l’époque, ce n’est que récemment qu’ont été repérées les épaves des navires partis d’Angleterre en 1845 pour trouver le passage du Nord-Ouest, qui relie les océans Atlantique et Pacifique à l’extrême nord du pays. Les deux navires transportaient 129 hommes C’est la première fois qu’un membre d’équipage est identifié par des analyses ADN.

De nombreuses questions persistent en ce qui concerne l’expédition de Franklin. Les archéologues espèrent que chaque nouvelle découverte permettra de comprendre ce qui s’est réellement passé pour les membres de l’équipage décédés dans des circonstances toujours mystérieuses.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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