Des citoyens du Nunavut satisfaits du retour au pouvoir du Nouveau Parti démocratique du Canada
Des organisations du Nunavut accueillent favorablement la réélection lundi d’une députée du Nouveau Parti démocratique (NPD) au territoire. Elles s’attendent à un mandat qui s’inscrit dans la « continuité » pour faire avancer leurs dossiers prioritaires.
La candidate du NPD Lori Idlout a remporté la course avec 48 % des voix, pour un total de 3277 votes. Sa plus proche rivale, la libérale Pat Angnakak a quant à elle rallié environ 35 % des voix. « J’espérais vraiment remporter cette élection, mais les Nunavummiut ont voté, et j’accepte leur [décision] », a indiqué cette dernière en fin de soirée lundi.
Lori Idlout reprend ainsi le siège de la néo-démocrate Mumilaaq Qaqqaq, qui a quitté avec fracas son poste au mois de juin.
Développer un lien cordial
« Je regardais l’élection chez moi quand j’ai réalisé que Lori s’apprêtait à être élue comme députée du Nunavut […] Alors, je me suis dit que j’irai la féliciter en personne », raconte la présidente de l’organisme Nunavut Tunngavik inc. (NTI), Aluki Kotierk, qui a grandi près de la néo-démocrate lorsqu’elles habitaient à Igloolik, dans le nord de l’île de Baffin.
Elle espère développer un lien « cordial » avec la nouvelle députée pour qu’elles puissent « unir leurs voix » en ce qui concerne les défis auxquels se heurtent les Inuit du territoire. L’essentiel, dit-elle, c’est qu’« Ottawa ait une meilleure lecture des choses ».
Aluki Kotierk compte s’entretenir avec la nouvelle députée au sujet des besoins du territoire en matière d’infrastructures et de l’enseignement de l’inuktut dans le système d’éducation.
Elle s’attend aussi à poursuivre les discussions entamées avec Mumilaaq Qaqqaq au sein du Comité de partenariat entre les Inuit et la Couronne, mis sur pied en 2017.
Des points en commun avec la communauté francophone
Le président de l’Association des francophones du Nunavut (AFN), Goump Djalogue, a lui aussi accueilli favorablement l’élection de la nouvelle députée, Lori Idlout. L’organisme l’a d’ailleurs rencontrée à quelques jours du scrutin pour discuter des priorités des Franco-Nunavois.
« Indépendamment de toutes nos considérations politiques, elle a, lors de notre rencontre, exprimé le désir de travailler avec nous sur les points qui nous rejoignent », dit-il. Il cite notamment le projet de loi C-32 sur la modernisation de la Loi sur les langues officielles et la cohésion entre les communautés francophone et inuit.
Des fonctions complexes
Celle qui a été la première députée du Nunavut pour le Parti libéral, Nancy Karetak-Lindell, est bien au fait des défis qui attendent la nouvelle députée.
« Géographiquement, il s’agit de la circonscription la plus grande au Canada, rappelle celle qui a occupé ce poste de 1997 à 2008. Il faut traverser les trois fuseaux horaires pour se rendre dans chaque communauté. Cela m’a pris trois ans pour finalement me rendre dans chacune d’entre elles. »
Elle ajoute qu’il est aussi complexe de devoir se battre pour que toutes les communautés aient accès à des services que la plupart des Canadiens tiennent pour acquis, comme les soins de santé et les infrastructures.
Elle croit que la nouvelle députée aura besoin d’un peu de temps pour se familiariser avec ses nouvelles fonctions et pour comprendre comment le système fonctionne.