Une 1re depuis 1954 : un navire de la marine canadienne traverse le passage du Nord-Ouest

Le NCSM Harry DeWolf ancré au large de l’île de Baffin. Des membres de l’équipage prennent des carottes de glace afin d’étudier les conditions auxquelles est soumis le navire qui en est à son premier voyage. (Photo : shipsforcanada.ca)

Pour la première fois en 67 ans, un navire canadien de Sa Majesté a traversé l’ensemble du passage du Nord-Ouest. Le NCSM Harry DeWolf est le premier des navires de patrouille extracôtiers et de l’Arctique (NPEA) à prendre la mer.

Il a quitté le port d’Halifax en août dernier. Il a participé à l’opération Nanook, la principale opération annuelle du Canada dans l’Arctique, avant de traverser le légendaire passage du Nord-Ouest. Il sera à Vancouver vendredi, puis fera le tour de l’Amérique du Nord tout en appuyant les opérations dans le Pacifique Est et le bassin des Caraïbes.

Lors de sa mise en service en juin dernier, la Marine royale canadienne (MRC) a déclaré que les NPEA de la classe Harry DeWolf étaient « conçus explicitement pour patrouiller dans les régions les plus septentrionales du Canada et les eaux extracôtières, cette nouvelle classe de navires sera au cœur d’une présence accrue des Forces armées canadiennes (FAC) dans l’Arctique, complétant efficacement les capacités de nos autres navires de guerre actuels et futurs au moyen d’activités de reconnaissance et de surveillance essentielles ».

Un petit navire avec un usage polyvalent

Le commandant du navire, Corey Gleason, a dit de sa traversée qu’il s’agissait « de la plus longue période opératoire dans l’Arctique, en jours consécutifs, d’un navire de la marine canadienne en plus de 50 ans ».

En effet, depuis 1954, les navires du gouvernement canadien qui ont traversé le passage du Nord-Ouest étaient des brise-glace de la Garde côtière.

Contrairement aux brise-glace traditionnels capables de naviguer uniquement en eaux froides, le NCSM Harry DeWolf vogue aussi bien dans les eaux glacées au creux de l’hiver que dans les eaux chaudes du sud de l’équateur, explique son commandant.

NCSM Harry DeWolf fait 103 mètres de la proue à la poupe et 19 mètres de bâbord à tribord, selon la MRC. Il est doté d’un pont intégré moderne qui permet à son équipage de contrôler la navigation, les machines et les systèmes de lutte contre les avaries. (Photo : Marine royale canadienne)
Le passage aux sept routes

Le NCSM Harry DeWolf a quitté le port d’Iqaluit le 7 août dernier pour entreprendre sa traversée du passage légendaire.

Le commandant Gleason avait le choix de sept routes. « Pour ce voyage inaugural, j’ai choisi de prendre la route suivie par l’expédition Franklin, explique-t-il. Je voulais que mes marins fassent l’expérience des difficultés vécues par les marins de l’époque, qu’ils aient l’occasion de suivre leurs pas, et de voir l’endroit où les membres de l’expédition avaient attendu la fin de l’hiver. »

Le commandant voulait, entre autres, discuter avec son équipage « des moments décisionnels clés pour [sir John] Franklin : les endroits le long de son parcours où un autre choix l’aurait mené au succès ».

En 1845, sir Franklin a quitté l’Angleterre à la tête de deux navires à la recherche du passage du Nord-Ouest. Lui et ses 128 membres d’équipage ont disparu en cours d’expédition.

Les restes du HMS Erebus et du HMS Terror n’ont été découverts qu’en 2014 et 2016 respectivement grâce à l’aide des Inuit.

NCSM Harry DeWolf (Photo : shipsforcanada.ca)
Mission : établir un lien avec les communautés de l’Arctique canadien

Le NCSM Harry DeWolf a fait escale dans plusieurs petites communautés côtières, dont Pond Inlet, Grise Fiord et Arctic Bay. Des membres de l’équipage ont visité les dirigeants de ces communautés et leurs membres ont été invités à bord pour une visite guidée.

« Notre mission ne se limitait pas à effectuer des exercices d’entraînement et à traverser le passage du Nord-Ouest, explique le commandant Gleason. Nous avions aussi comme objectif de renforcer les relations avec les communautés de l’Arctique. Ce fut très spécial pour tous les membres de l’équipage. Ces relations, ce ne sera pas notre seule visite, nous nous reverrons. Ça se veut un engagement sérieux envers les peuples du Nord. »

Le commandant Corey Gleason, capitaine du NCSM Harry DeWolf, espère susciter l’intérêt des jeunes des communautés du Nord afin que certains d’entre eux décident un jour de se joindre à la Marine royale canadienne un jour. (Photo : Marine royale canadienne)

« Ce sont des gens de la mer. Ils oeuvrent sur terre et sur l’eau, et il me semble logique que la marine veuille travailler avec les gens du Nord afin d’apprendre d’eux, pour travailler avec eux et pour coopérer avec eux s’ils le veulent. »

« Peut-être qu’un jour, un jeune issu d’une communauté du Nord deviendra le capitaine d’un des [navires de patrouille extracôtiers et de l’Arctique] », conclut le commandant Gleason.

Avec les informations de Mackenzie Scott

Radio-Canada

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