La souveraineté de l’Arctique canadien passe par les sous-marins, clame un rapport

Selon un récent document publié par l’Institut Macdonald-Laurier (IML), le Canada doit doter sa flotte maritime de nouveaux sous-marins afin d’assurer sa souveraineté en Arctique. L’organisme basé a Ottawa croit que les nouvelles réalités dans la région pourraient à court terme menacer la sécurité du pays.
Le rapport de l’IML titré en anglais « Deadline 2036 » a été rédigé par Jeffrey F. Collins, professeur en science politique à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard. Il souligne que l’évolution des « courants géopolitiques » et la « prolifération de nouvelles armes » sont les raisons pour lesquelles le Canada doit équiper sa marine en sous-marins.
« Si le Canada veut répondre à la menace que représente la puissance navale croissante de la Chine, contribuer à sa défense et à celle de ses alliés, et acquérir les capacités de patrouille et de surveillance nécessaires pour affirmer sa souveraineté dans l’Arctique et le long de ses côtes, les sous-marins ne sont pas un luxe, mais une nécessité pour la Marine royale canadienne (MRC) », écrit M. Collins.
Pour le professeur, les sous-marins ne sont pas seulement nécessaires parce que le Canada doit surveiller un « vaste domaine » maritime, mais aussi pour répondre à plusieurs situations inédites comme le « déclin relatif » des États-Unis qui accroît la demande d’investissements accrus dans la défense par le Canada.
De plus, la construction rapide d’une marine par Pékin et son attitude « agressive » pourraient favoriser un marché pour l’acquisition de sous-marins dans l’ensemble de la région indopacifique, indique M. Collins.
Il ajoute que la prolifération de systèmes d’armes relativement peu coûteux accroît l’importance de l’acquisition d’une capacité sous-marine, « car les navires de surface sont très vulnérables à ces systèmes ».
Dans le rapport, on apprend, entre autres, que les quatre sous-marins diesels-électriques ne représentent qu’un quart de la capacité de combat avancée de la MRC. Ils doivent d’ailleurs bientôt être remplacés.
À ce titre, l’Armée canadienne a lancé un programme afin d’explorer les différentes options de remplacement de ces sous-marins de classe Victoria. M. Collins rappelle que bien qu’ils aient fait l’objet d’une controverse en raison d’accidents et de réparations coûteuses, « les sous-marins en question jouent un rôle clé en veillant à ce que la MRC demeure capable de défendre l’ordre international, au pays et à l’étranger ».