La Finlande choisit l’avion de combat américain F-35

La moitié des nouveaux appareils sera basée en Laponie (nord) et l’autre en Carélie, dans l’est du pays, près de la frontière russe. Sur la photo, des chasseurs F-35 dans une base de l’Armée américaine au Vermont, le 19 septembre 2019. (AP Photo/Wilson Ring)

La Finlande a choisi vendredi l’avion de combat américain F-35 pour renouveler sa flotte, un important contrat de 8,4 milliards d’euros [12 milliards de dollars canadiens] pour 64 appareils. Elle s’ajoute à la liste des pays européens ayant choisi le modèle de Lockheed Martin.

Ce choix attendu, qui se fait notamment au détriment du Gripen de l’entreprise suédoise Saab et du Rafale de la française Dassault, est le plus important contrat d’armement de l’histoire de la Finlande.

« Le F-35 a répondu aux exigences en matière de préparation, de coopération industrielle et de coût », a déclaré le ministre de la Défense Antti Kaikkonen en conférence de presse.

» En comparant les capacités militaires, le système global du F-35 était le meilleur pour répondre à nos besoins. Ses capacités de combat, de renseignement et de résilience étaient les meilleures » parmi ses concurrents, a-t-il poursuivi.

Outre le F-35 qui faisait figure de grand favori, quatre autres appareils étaient en lice : le F/A-18 de Boeing, le Rafale, le Gripen et l’Eurofighter du consortium européen du même nom.

« Une fois encore, nous constatons et regrettons une préférence américaine en Europe », a déploré Dassault dans un communiqué.

Le ministre suédois de la Défense Peter Hultqvist a également exprimé dans un communiqué ses « regrets » à l’égard de la décision.

Les nouveaux appareils, qui doivent voler jusqu’en 2060, vont remplacer une soixantaine d’anciennes versions du F/A-18 livrés à la fin des années 90.

Le Parlement finlandais avait prévu l’année dernière une enveloppe maximum de 10 milliards d’euros pour cette commande.

Avant la Finlande, plus d’une dizaine de pays avaient déjà commandé le F-35, principalement des membres de l’OTAN et les proches alliés de Washington en Asie comme la Corée du Sud et le Japon, ou encore la Norvège, le Royaume-Uni et l’Italie.

La Pologne, la Belgique et la Suisse ont également annoncé qu’elles se dotaient de F-35, tandis que l’Espagne a envoyé une demande d’information aux États-Unis pour équiper son porte-avions de la version à décollage vertical.

La Finlande, qui partage une frontière de plus de 1300 kilomètres avec la Russie, n’est pas membre de l’OTAN. Mais elle est un État partenaire de l’alliance atlantique et dispose d’une « option » pour pouvoir y adhérer rapidement.

L’annonce intervient alors que Moscou exige des Occidentaux des garanties de ne pas étendre l’alliance atlantique davantage vers l’est, avec des tensions autour de l’Ukraine.

La moitié des nouveaux appareils sera basée en Laponie (nord) et l’autre en Carélie, dans l’est du pays, près de la frontière russe.

En outre, le gouvernement prévoit des coûts de maintenance et de mise à niveau estimés à 10 milliards euros [14 milliards de dollars canadiens] supplémentaires jusqu’en 2060, un montant sous-évalué selon plusieurs analystes, qui tablent sur une somme de l’ordre d’environ 250 millions d’euros [360 millions de dollars canadiens] par an pour 64 chasseurs.

Avion furtif dit de cinquième génération, le F-35 est équipé des moteurs de la compagnie Pratt et Whitney. Il a notamment été utilisé en Irak et en Syrie contre le groupe armé État islamique.

Polyvalent, l’appareil est présenté comme une merveille technologique, mais sa mise au point a souffert de sa complexité, notamment pour la conception des programmes informatiques et l’intégration des différents systèmes.

Ses coûts d’exploitation trop élevés font également craindre qu’ils ne soient pas soutenables, selon ses détracteurs.

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