Les poupées franco-yukonnaises font leur entrée au Centre des arts du Yukon dans le Grand Nord canadien
Pour célébrer les 150 ans du Canada, l’Association franco-yukonnaise (AFY) avait créé « De fil en histoire », un projet communautaire qui visait à recréer, sous forme de poupées, les personnages francophones qui ont marqué l’histoire du territoire. Ces dernières vont être préservées en s’ajoutant à la collection permanente du Centre des arts du Yukon.
Avec ces 14 poupées, ce sont autant de destins, de morceaux d’histoire de la francophonie, toutes époques confondues, qui s’installent dans les vitrines.
Émilie Fortin-Tremblay, la première femme blanche à avoir passé le col de Chilkoot en 1894, Marie Beaudin, qui a échappé à un naufrage en rencontrant l’amour sur le quai de la gare de Whitehorse en 1918, et le fondateur de Mayo, Joseph Eugène Binet, côtoient donc Léo Martel, propriétaire du regretté Hotel Keno ou encore Jeanne Beaudouin, l’ancienne présidente et directrice de l’AFY qui a oeuvré pour la francophonie.
« On trouve autant de personnages actuels que du temps de la ruée vers l’or ou des années 1950 », explique l’artiste Cécile Girard.
L’AFY a communiqué avec elle en vue de réaliser ce projet. Forte de plus de 50 années d’expérience en création de poupées, elle avait pour mission de guider les membres de la communauté dans leurs travaux d’aiguille.
Elle explique qu’une fois réalisées, les poupées devaient partir avec leurs créatrices, mais que l’histoire en a voulu autrement.
« Quand on les a vues toutes ensemble, l’Association franco-yukonnaise a pensé qu’elle formait tellement une belle famille que ce serait génial de pouvoir les conserver toutes ensemble. »
Les apprenties couturières ont accepté de ne pas les séparer et, quelques années plus tard, elles se retrouvent dans un bel écrin.
La directrice de l’AFY, Isabelle Salesse, voit cette exposition comme une sorte d’entrée au temple de la renommée du Yukon pour les personnages importants de la francophonie yukonnaise. « C’est un message fort. »
« Ça me rend infiniment heureuse », confie Cécile Girard. Au-delà du fait d’entrer au musée, elle sait que la collection est itinérante et que les poupées iront à la rencontre des communautés dans une forme de « célébration de la francophonie qui va durer longtemps ».