Les 9 dernières années sont parmi les 10 plus chaudes jamais enregistrées

L’année 2021 arrive au 6e rang des années les plus chaudes jamais enregistrées sur Terre, selon l’Agence nationale océanique et atmosphérique américaine. (François Gagnon/Radio-Canada)
Les 9 dernières années font partie des 10 années les plus chaudes jamais enregistrées sur Terre, et 2021 se place au sixième rang, selon le rapport annuel d’une agence scientifique américaine de référence publié jeudi.

Ces données de l’Agence nationale océanique et atmosphérique américaine (NOAA) soulignent une fois encore l’ampleur du réchauffement climatique, ont martelé les experts.

Et elles confirment la grande tendance observée par les analyses de l’Agence spatiale américaine (NASA), rendues publiques simultanément, ainsi que celles du service européen Copernicus d’observation de la Terre, révélées lundi.

Malgré de légères différences dans leurs classements, toutes ces agences racontent la même histoire, à savoir « que la planète s’est réchauffée de façon spectaculaire », a déclaré lors d’une conférence de presse Russell Vose, responsable de la surveillance du climat pour la NOAA.

Et « tout cela est entraîné par des concentrations en hausse de gaz emprisonnant la chaleur », comme le CO2, a-t-il ajouté.

Les huit dernières années sont les plus chaudes enregistrées depuis le début des relevés en 1880, selon la NOAA.

Et les 9 années allant de 2013 à 2021 font partie des 10 premières. La 10e est aussi récente, puisqu’il s’agit de 2010 (neuvième position).

Selon la NOAA, 2021 se trouve en sixième place.

La température moyenne enregistrée l’année dernière a été de 1,04 °C supérieure à l’ère préindustrielle (1880-1900).

Or, l’objectif de l’Accord de Paris est de limiter le réchauffement à une augmentation de 2 °C, et si possible à une augmentation de 1,5 °C, par rapport à l’ère préindustrielle.

« À un moment durant les années 2030, ou bien sans aucun doute d’ici le début des années 2040, l’augmentation moyenne mondiale des températures va de façon quasi certaine excéder 1,5 °C », a estimé Russell Vose.

Les engagements de réduction d’émissions pris par les pays, dont ceux annoncés à l’occasion de la COP26 en novembre, laissent pour le moment le monde sur une trajectoire de réchauffement de 2,7 °C, un niveau qualifié de « catastrophique » par l’ONU.

La moyenne de 2021 a été tirée à la baisse par le phénomène météo La Niña, qui tend à refroidir les températures.

Mais la NOAA souligne que la température moyenne de la surface terrestre dans l’hémisphère nord l’année dernière a la troisième depuis 1880.

La banquise de l’Arctique se forme de glaces marines plus ou moins épaisses selon leur âge. De la glace marine observée depuis l’avion de recherche Operation IceBridge de la NASA au large de la côte nord-ouest, le 30 mars 2017, au-dessus du Groenland. (Mario Tama/Getty Images)

Et la taille moyenne de la banquise de l’Arctique était la neuvième pour la faiblesse de sa taille depuis que les relevés ont commencé en 1979. La banquise a tendance à fondre chaque année un peu plus vite l’été et à se reconstituer un peu moins l’hiver.

Le réchauffement dans l’Arctique est environ trois fois plus rapide que le réchauffement de la planète entière, a souligné Gavin Schmidt, de l’Institut Goddard de l’Agence spatiale américaine, lors de la même conférence de presse. Cela accentue la montée des eaux et la libération de CO2.

Le service européen Copernicus a classé lundi l’année 2021 à la cinquième place, mais il n’est pas rare que les agences présentent de légères différences dans leurs données, en raison de méthodologies différentes.

Elles s’accordent pour dire que 2016 reste l’année la plus chaude jamais enregistrée.

Selon Russell Vose, l’année 2022 a « 99 % de chances » de se classer elle aussi parmi les 10 premières.

Le réchauffement climatique en cours est nettement attribuable aux activités humaines et notamment aux énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon). Il a pour conséquence d’amplifier les phénomènes climatiques extrêmes.

« Nous avons atteint un stade où les données sur le réchauffement mondial ne sont plus une mesure ésotérique ou académique de ce qu’il se passe, mais elles se reflètent dans la météo et les événements que nous constatons », a déclaré Gavin Schmidt.

Des enfants se rafraîchissent à l’été 2020 au lac Krugloe, aux environs de Verkhoyansk en Sibérie. La ville avait alors battu un record de chaleur avec 38 °C au thermomètre. (Olga Burtseva/The Associated Press)

L’année 2021 a ainsi vu la Sibérie et la Californie être ravagées par les flammes, des inondations spectaculaires en Allemagne, en Belgique, en Australie et en Chine, ainsi qu’une canicule extraordinaire au Canada.

Si certains événements météorologiques sont difficiles à lier directement aux changements climatiques, d’autres peuvent désormais lui être attribués, comme la vague de chaleur sur l’ouest de l’Amérique du Nord de l’été dernier.

Kristina Dahl, climatologue au sein de l’Union des scientifiques préoccupés, a réagi jeudi à la publication du rapport. « Ce qui me terrifie dans ces dernières données […] est qu’elles ne sont même plus surprenantes ou choquantes », a-t-elle dit dans un communiqué, en appelant les responsables politiques à prendre des mesures fermes.

« Les températures vont continuer à monter aussi longtemps que nous continuons à augmenter la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère », a conclu Gavin Schmidt.

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