En Finlande, l’Église évangélique luthérienne présentera des excuses aux Samis

L’évêque d’Oulu, Jukka Keskitalo, a indiqué que l’Église évangélique luthérienne de Finlande compte présenter des excuses au peuple autochtone sami pour les injustices passées.
C’est lors d’une rencontre cette semaine au Vatican avec le pape François que l’évêque a soulevé la question concernant les Samis, unique peuple autochtone d’Europe. « Nous sommes arrivés à un moment où l’ensemble de l’Église évangélique luthérienne finlandaise et d’autres Églises devront présenter des excuses aux Samis concernant les abus qui affectent encore la vie des gens », a-t-il déclaré
Les Samis habitent une zone qui couvre le nord de la Norvège, de la Suède et de la Finlande ainsi que le nord-ouest de la Russie. Environ 10 000 Samis vivent en Finlande, selon le Parlement sami (Sámediggi).
« L’histoire du traitement du peuple autochtone sami dans l’oppression des cultures dominantes n’est pas une belle lecture, a ajouté l’évêque. L’effort d’intégration du peuple sami dans la culture et la langue dominantes a laissé des blessures et des traumatismes qui traversent des générations. »

Mgr Keskitalo a également rappelé que tout au long de l’histoire, les églises chrétiennes se sont également rendues coupables d’assimilation du peuple autochtone. De nombreux Samis de Finlande sont d’ailleurs sur le point de témoigner des injustices qu’ils ont subies devant une commission « vérité et réconciliation », dont la première réunion s’est tenue en décembre dans la ville arctique d’Inari. Un rapport devrait être rendu public en 2023.
L’évêque a également évoqué dans son discours la relation entre les Autochtones du Canada et l’Église catholique. Les évêques catholiques du pays ont présenté des excuses aux peuples autochtones pour les abus dont ils ont été victimes dans les pensionnats.
Selon Mgr Keskitalo, les excuses ne peuvent être un acte isolé, mais doivent faire partie d’un processus plus large. « Présenter des excuses exige à la fois une préparation collective et un engagement dans le processus, a-t-il dit. Il n’est pas possible – et cela n’en vaut pas la peine – de présenter des excuses tant que les événements douloureux n’ont pas été vécus ensemble honnêtement et qu’une compréhension commune n’a pas été établie sur ce qui s’est passé. »
Il s’est toutefois dit « très heureux » des mesures prises entre l’Église évangélique luthérienne et les Samis. Comme symbole de son geste, il a remis au pape une édition commémorative d’une récente traduction de la Bible en langue samie du Nord. « Que cela soit le signe que notre rêve commun d’une Église avec de plus en plus de visages autochtones devient une réalité », a-t-il conclu.