Un harfang des neiges aperçu en plein cœur des rues de Washington
La capitale fédérale américaine à l’habitude des visites, mais celle-ci est assez rare pour mettre en émois les habitants de Washington. Depuis quelques jours, un hibou venu de l’Arctique semble avoir élu domicile près du Capitole.
La communauté ornithologique de Washington D.C. suit les allées et venues du visiteur aviaire. L’oiseau arctique a été repéré dans plusieurs lieux emblématiques, la plupart en hauteur, comme le rapporte l’agence AP News. Notons que les harfangs des neiges (appelé ukpik par les Inuit) sont les plus grands des hiboux d’Amérique du Nord, entre 160 et 177 cm.
Le harfang des neiges est menacé d’extinction. Les scientifiques estiment la population mondiale à un peu moins de 30 000 oiseaux. « C’est un oiseau fascinant, encore plus pour les amateurs d’oiseaux dans la région de Washington, où sa présence est vraiment rare. C’est un sacré truc », a raconté à l’Agence France-Presse Scott Weidensaul, coresponsable du projet SnowStorm, qui répertorie sa présence en Amérique du Nord.
Selon l’Agence AP, le harfang des neiges a été vu pour première fois à Washington le 3 janvier, le jour où une tempête hivernale a recouvert la ville de 20 cm de neige. « Depuis, il a été aperçu le soir, volant dans le quartier de Capitol Hill, se posant sur l’Union Station, le Musée national de la poste, divers bâtiments du Sénat et le siège de la police du Capitole. »
Le réseau en ligne eBird, utilisé par les ornithologues américains afin de signaler la présence d’oiseaux rares, affirme avoir localisé jusqu’ici des harfangs des neiges au Missouri, au Tennessee, en Caroline du Nord, au Maryland et au Kansas.
Localisé des Harfangs des neiges au sud de son habitat naturel est assez rare. Au Québec, on a récemment pu observer un spécimen au Campus de l’Université de Montréal. Le clinicien enseignant à la Faculté de médecine vétérinaire de l’UdeM, Guy Fitzgerald, expliquait alors que l’oiseau était probablement en errance. « Le harfang des neiges qui est venu sur le campus est probablement un juvénile, sans beaucoup d’expérience. »
« Il n’y a pas d’arbres dans les régions d’où il est originaire, avait ajouté le clinicien. Avec des perchoirs en hauteur comme avec les bâtiments, l’oiseau peut avoir une bonne vision sur l’ensemble du territoire. »
La Fédération canadienne de la faune rappelle que le harfang des neiges constitue un maillon important dans la chaîne alimentaire de l’écosystème de la toundra. Durant ses séjours dans le Sud, il peut jouer un rôle utile dans la limitation naturelle des populations de rongeurs des régions agricoles.
Rappelons qu’en 1987, le Québec a choisi le harfang des neiges comme oiseau emblème officiel de la province.
Avec les informations de l’Agence AP et de l’Agence France-Presse