Des chasseurs au Canada craignent une fuite de carburant au fond de l’océan Arctique

Un membre de l’équipe Transglobal Car Expedition examine l’endroit où a coulé le Ford F-150 près de Taloyoak, au Nunavut. (Emil Grimsson)
Un camion Ford F-150 modifié qui a coulé le 23 mars lors d’une expédition internationale dans l’Arctique se trouve dans un territoire de chasse, dénonce l’Association des trappeurs et chasseurs de Spence Bay, à Taloyoak, au Nunavut.

« Nous ne sommes pas des fermiers, mais des chasseurs et des trappeurs et nous avons besoin que notre gibier soit propre », explique le directeur de l’association, Jimmy Oleekatalik.

Il qualifie de « poignard dans le dos » la présence du camion au fond de l’océan.

Le véhicule repose dans un passage de migration fréquenté par les bélugas, les narvals, les phoques, les morses et les ombles chevaliers à 240 kilomètres de Taloyoak.

Il appartient à la Transglobal Car Expedition, qui dit être la première expédition à bord de véhicules à se diriger du plateau continental de l’Amérique du Nord vers le Haut-Arctique. L’expédition comprenait 16 membres venant de Russie, d’Ukraine, des États-Unis, du Canada et d’Islande.

D’après un rapport téléphonique rendu aux autorités du Nunavut, le Ford F-150 AT44 contenait 40 litres de carburant, d’autres fluides et une génératrice auxiliaire.

Le président de l’Association des trappeurs et chasseurs, Joe Ashevak, souligne que les habitants de Taloyoak et de Gjoa Haven sont « mécontents ».

Ils s’inquiètent que le carburant et les fluides s’échappent dans l’océan et polluent une chaîne alimentaire intégrée à leur mode de vie. Les responsables de l’expédition ont cependant indiqué à CBC que les réservoirs de carburant et d’antigel du véhicule semblaient être intacts.

Joe Ashevak souligne que le camion n’est pas loin de la surface de l’eau et qu’il va « inévitablement » être percuté par des icebergs au printemps ou pendant l’été.

Un des Ford-F150 AT44 qui a disparu sous la glace lors de son retour vers Cambridge Bay, au Nunavut. (Photo : Transglobal Car Expedition/Instagram)

Il rappelle, ainsi que Jimmy Oleekatalik, que si l’expédition avait consulté les habitants de la région qui connaissent le secteur, cet accident ne se serait pas produit.

Le véhicule pourrait être retiré des eaux

Emil Grimsson, un membre islandais de l’expédition, exprime son « grand regret ». Il estime « très probable » que son équipe vienne récupérer le véhicule.

La décision, qui devrait être prise avant la fin mai, doit prendre en compte les coûts et les risques associés à un tel projet ainsi que le genre de permis qu’il faut obtenir avant de s’y lancer.

« Nous ne ferons rien avant la disparition de la glace », dit M. Grimsson.

Dans un courriel, un porte-parole de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC) a indiqué que l’agence s’assurait que soient respectées les lois canadiennes, soit la Loi sur les eaux du Nunavut et le Tribunal des droits de surface du Nunavut, et qu’elle vérifiait que les mesures de nettoyage soient mises en place.

RCAANC pourrait aussi imposer une amende à l’expédition.

D’après les informations de Liny Lamberink

Radio-Canada

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