Les territoires canadiens veulent améliorer le programme d’assurance maladie pour Autochtones
Selon les ministres de la Santé des trois territoires canadiens, le programme d’assurance maladie fédéral pour les Autochtones doit être revu et culturellement adapté.
Tracy-Anne McPhee, du Yukon, Julie Green, des Territoires du Nord-Ouest, et John Main, du Nunavut, ont pris part à une réunion du comité fédéral sur les Affaires autochtones et du Nord mardi pour expliquer comment le Canada pourrait améliorer son programme des Services de santé non assurés (SSNA) pour les Premières Nations et les Inuit.
Le programme prend en charge certains frais médicaux qui ne sont pas remboursés par l’assurance médicale territoriale ou, pour ceux qui en possède un, un régime d’assurance maladie individuelle ou de groupe comme les frais dentaires, d’optométrie et les voyages en dehors du territoire pour avoir accès à des soins.
Pour en bénéficier, il faut être :
- un membre des Premières Nations qui est inscrit conformément à la Loi sur les Indiens (plus communément appelé statut d’Indien);
- un Inuit reconnu par une organisation inuit de revendication territoriale;
- un enfant de moins de 18 mois dont le parent est un membre inscrit des Premières Nations ou un Inuit reconnu.
S’adapter à la réalité culturelle
« Je m’inquiète que ce qui est en place ne soit pas culturellement approprié », a évoqué Julie Green en s’adressant au comité.
Le programme des services de santé non assurés rembourse certains coûts liés aux voyages médicaux comme les repas et les chambres d’hôtel pour les patients qui ne peuvent pas avoir accès à des soins là où ils vivent.
En revanche, selon la ministre Green, le programme ne rembourse pas les frais encourus comme le prix d’un billet de transport pour les membres de la famille.
« Les gens viennent de petites communautés. Ils n’ont pas l’habitude de voyager même dans des villes de la taille de Yellowknife. Ils aimeraient être accompagnés. »
Le gouvernement décide si un patient a le droit à un accompagnateur selon une liste de critères qui comprend l’habileté du patient à voyager seul et s’il est d’âge adulte.
Dans certains cas, le médecin doit appuyer la demande du patient pour que l’assurance couvre les coûts du voyage de la personne qui l’accompagne.
Selon John Main, cette politique ne peut pas être appliquée quand les patients ont besoin que plus d’une personne les accompagne.
La politique considère le besoin de plus d’une escorte comme une « circonstance exceptionnelle » qui requiert que le patient fournisse plus d’informations de santé privées pour justifier ses demandes.
Quelles compétences pour qui?
Le ministre nunavummiut a donné l’exemple mardi d’un enfant recevant une chimiothérapie pour traiter un cancer et ayant besoin de soutien médical en plus de ses parents pour l’accompagner lors de ses rendez-vous médicaux en dehors du territoire.
« Le Nunavut pourrait approuver ces frais pour des raisons de compassion. »
Pourtant, comme le note la ministre de la Santé du Yukon, Tracy-Anne McPhee, ce n’est pas toujours évident de savoir quand les territoires doivent absorber les frais de déplacement pour raisons médicales et quand ils sont couverts par le programme des SSNA.
« Les gouvernements des Premières Nations et nos gouvernements se demandent : « OK, quelle est notre place dans ce programme, est-ce qu’on répond aux critères. » Ce type de choses. »
Réviser le programme d’assurance est inscrit dans la stratégie sur la santé du Yukon. Selon ce document, publié en 2020, le programme fédéral et son homologue territorial, qui procure les mêmes avantages aux autres yukonnais, « ne sont pas alignés ou bien coordonnés ».
« Cela signifie que les membres d’une famille vivant dans la même résidence pourraient avoir des prestations différentes et des moyens d’accès variables », lit-on dans le document.
Avec les informations d’Anna Desmarais