Au Canada, le territoire du Nunavut présente un budget excédentaire de 40 M$ axé sur le logement
Le ministre des Finances du Nunavut, Lorne Kusugak, a présenté, jeudi, le premier budget territorial de fonctionnement et d’entretien du gouvernement depuis les dernières élections générales. Un budget axé sur le logement qui prévoit un surplus d’un peu plus de 40 millions de dollars sur des dépenses totales de 2,58 milliards.
Avant d’être définitif, ce premier budget post-pandémie fera l’objet d’un débat des députés à l’Assemblée législative territoriale durant la session de printemps, qui s’échelonne jusqu’au 14 juin.
« Nous avons terminé l’année 2021-2022 en assez bonne posture », a affirmé Lorne Kusugak, qui avait enfilé de nouvelles chaussures – comme le veut la tradition – pour présenter son premier budget en tant que ministre des Finances.
Le gouvernement du Nunavut associe notamment son surplus de fonctionnement à une réduction des dépenses de 14 % par habitant, comparativement à l’année dernière, en raison de besoins moins importants liés à la COVID-19, une hausse de 5 % des revenus en taxes et impôts et à l’octroi de sommes fédérales supplémentaires pour répondre à la pandémie.
Le territoire anticipe également des revenus de 2,6 milliards de dollars, dont les trois quarts seront issus de transferts fédéraux.
À la mi-avril, Ottawa a annoncé dans son budget une somme d’environ 60 millions de dollars destinée à la construction de logements et d’infrastructures au Nunavut.
Cap sur le logement
Le logement, les soins aux aînés, les services en santé mentale et le traitement des dépendances sont plusieurs des dossiers prioritaires pour lesquels milite le gouvernement en place depuis qu’il a été formé, en octobre 2021.
Au mois de mars, dans son énoncé de mandat, le gouvernement s’est fixé pour objectif de bâtir au moins 1000 nouveaux logements d’ici les prochaines élections.
Or, avec la hausse des coûts des matériaux de construction, les 27 millions prévus en matière de logement seront insuffisants pour parvenir à cet objectif, selon Lorne Kusugak. C’est pourquoi son ministère souhaite se servir du surplus budgétaire anticipé pour investir plus dans ce secteur.
« Il faut parfois tirer avantage de ces surplus au moment opportun pour subvenir à nos besoins en matière d’infrastructures », a-t-il dit. Il espère que les députés territoriaux seront en faveur de cette approche, qui engendrera des déficits futurs.
Les nouveaux investissements les plus importants pour la prochaine année fiscale incluent :
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la construction de nouveaux logements sociaux (21 millions de dollars);
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la mise sur pied d’un nouveau système de planification des ressources d’entreprises (PRE) pour l’amélioration de la gestion financière (environ 15 millions de dollars);
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la construction de nouveaux logements pour des fonctionnaires territoriaux (6 millions de dollars);
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l’ajout d’espaces aux foyers de groupe, d’aide à l’autonomie et de soins familiaux alternatifs au Nunavut (3,7 millions de dollars);
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le soutien à des initiatives pour sans-abri et aux foyers pour victimes de violence familiale (3 millions de dollars).
Le budget suggère aussi d’octroyer 2,8 millions de dollars à l’embauche de 28 employés au Centre de guérison correctionnel d’Aaqqigiarvik, à Iqaluit.
Est-ce la fin du financement lié à la COVID-19?
En février 2021, l’ancien ministre des Finances, George Hickes, a présenté un budget de 2,3 milliards de dollars qui promettait, entre autres, environ 78 millions destinés aux Inuit qui doivent se rendre dans le sud du pays pour des rendez-vous médicaux, ainsi que la création d’un secrétariat responsable de la réponse du territoire à la crise sanitaire.
L’an dernier, la mise sur pied d’un tel secrétariat a entraîné la création d’une trentaine de postes au gouvernement. Ce secrétariat est reconduit pour l’année 2022-2023, avec un budget de 4,6 millions de dollars.
Par ailleurs, les compagnies aériennes opérant au Nunavut, telles que Canadian North et Calm Air, ne recevront plus d’aides financières comme c’est le cas depuis le début de la pandémie.
Au mois d’avril, le Nunavut a levé l’arrêté de santé publique lié à la COVID-19, ce qui a mis un terme aux restrictions sanitaires territoriales, notamment pour le port du masque et les rassemblements.