La fondation Tara Océan dévoile sa station polaire arctique pour 2025

Représentation artistique de la nouvelle base scientifique polaire dérivante qui doit être fonctionnelle dans trois ans. (Fondation Tara Océan)
La fondation française Tara Océan a annoncé mardi le déploiement de sa « Polar Station », un laboratoire dérivant qui aura pour mission de collecter des données sur le réchauffement climatique et sur la biodiversité dans l’océan Arctique.

Ce bateau ovale encore à l’état de maquette devrait être prêt à « l’horizon 2025 » pour entamer sa mission scientifique longue de deux décennies dans les eaux du pôle Nord, a déclaré mardi lors d’une conférence de presse à Paris Romain Troublé, directeur général de la fondation créée en 2003 par la designer de mode Agnès Troublé, dite Agnès b., consacrée à l’océan et reconnue d’utilité publique en France.

« C’est la sentinelle du réchauffement climatique. L’Arctique se réchauffe trois fois plus vite » que la moyenne de la planète, a-t-il ajouté auprès de l’AFP, justifiant le retour de ses équipes dans cette zone, 15 ans après l’aventure de 17 mois de la goélette Tara qui a jusqu’ici été au coeur des expéditions de la fondation.

La « Polar Station », laboratoire dérivant de 26 mètres sur 14 qualifié de « vigie du pôle Nord », pourra accueillir jusqu’à 20 membres d’équipage en été et 12 en hiver, pour des dérives de 500 jours au milieu des glaces de l’Arctique. Elle sera propulsée par de l’énergie décarbonée.

Sa mission : « comprendre la biodiversité, comment l’écosystème s’adapte au pôle Nord, comment il va changer […] et également l’impact du changement climatique sur ces écosystèmes », a précisé Romain Troublé. Les effets des pollutions au mercure ou au plastique venues du Sud seront aussi mesurés.

Cette représentation montre les différentes unités à l’intérieur de la station polaire. (Fondation Tara Océan)

« Essentiellement gelé toute l’année », l’océan Arctique « va être dégelé en été, avec tous les changements que ça implique sur la biologie, sur la chimie atmosphérique, sur la météorologie », a dit Gerhard Krinner, climatologue spécialiste des pôles et membre du groupe d’experts climat de l’ONU (GIEC).

Le coût de conception de la « Polar Station » s’élève à 18 millions d’euros (25 millions de dollars), un budget « déjà complété », a affirmé Romain Troublé. L’État français y participe à hauteur de 13 millions d’euros provenant des « 700 millions de la stratégie polaire de la France, selon l’ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes, Olivier Poivre d’Arvor.

Des scientifiques russes devaient initialement prendre part à la mission, mais « les collaborations ont été gelées » en raison de l’invasion de l’Ukraine. Les travaux avec le Conseil de l’Arctique ont également été suspendus, a souligné Olivier Poivre d’Arvor, la Russie ayant la présidence jusqu’en 2023.

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