Une mission scientifique française veut établir une base dérivante dans l’Arctique
La fondation Tara Océan, soutenue par le gouvernement français, entend construire une base flottante permanente dans l’océan Arctique pour y mener un éventail de recherches scientifiques rassemblant des chercheurs de plusieurs pays.
L’annonce a été faite, début avril, en France.
Ce projet vise à renforcer la recherche sur le milieu arctique afin de mieux comprendre l’impact des changements climatiques sur la biodiversité et les capacités d’adaptation des espèces endémiques.
La mise à flot de la station est prévue en 2024. L’idée est de la piéger dans les glaces et de la laisser dériver pour une période donnée. La base polaire doit permettre d’embarquer un équipage de 12 à 20 personnes pour des séjours de 18 mois consécutifs.
« La Fondation Tara Océan va lancer la construction d’un nouveau navire spécifiquement conçu pour l’observation et la recherche scientifique, emprisonné dans les glaces, dédié à l’étude en profondeur de cette sentinelle du climat qu’est l’Arctique : de son atmosphère aux grandes profondeurs afin de comprendre l’impact du changement climatique sur la vie marine unique qu’il abrite », peut-on lire dans un communiqué.
Plus précisément, les axes de recherche seront :
- la migration des organismes marins vers l’Arctique et leur devenir;
- l’impact du changement climatique sur le fonctionnement des écosystèmes en Arctique;
- de nouvelles découvertes en biotechnologie et biomédecine, et sur l’adaptation de la vie en conditions extrêmes;
- les mécanismes du dérèglement climatique en Arctique.
Des scientifiques de France, du Canada, des États-Unis, d’Allemagne, de Suisse et du Danemark doivent prendre part à la mission. La fondation entend garder la base opérationnelle pendant une vingtaine d’années.
15 ans après la goélette Tara
Cela survient une quinzaine d’années après l’expédition emblématique de la goélette française Tara, qui avait parcouru 4000 km à la dérive dans l’océan Arctique de 2006 à 2008 et avait fourni des données à des dizaines de groupes et laboratoires de recherche dans le monde.
Cette goélette détient aussi un record pour un bateau de ce type, pour s’être rendue à 160 km seulement du pôle Nord, ce que n’arrivent à faire que les brise-glaces et les sous-marins. Elle a plus tard parcouru les océans du monde pour récolter des données sur les microorganismes et leur captation du CO2.
« Dans le sillage du Fram de Nansen, de la goélette Tara, et de Mosaic, la Fondation se dote d’un outil unique spécialement conçu pour rester et étudier le pôle Nord sur de longues périodes à des coûts maîtrisés », poursuit le communiqué.
Outre le gouvernement français, divers bailleurs de fonds publics et privés européens participent au projet.
Jointe pour connaître le coût de la mission et l’emplacement prévu de la base, la porte-parole de la fondation Tara Océan nous indique que les détails seront donnés pendant le dévoilement, en juin.