Expansion de la mine Mary River, au Nunavut : Ottawa reporte sa décision de 90 jours
Le ministre des Affaires du Nord, Dan Vandal, indique à la Commission du Nunavut chargée de l’examen des répercussions qu’il aura besoin de 90 jours supplémentaires avant de communiquer sa décision concernant le projet d’expansion de la mine Mary River appartenant à l’entreprise Baffinland.
Le 13 mai dernier, après quatre années d’étude, la commission a recommandé au ministre de ne pas autoriser le projet d’expansion de la mine. Selon la procédure normale, le ministre fédéral a 90 jours pour accepter, modifier ou rejeter la recommandation du conseil. Dan Vandal aurait donc dû rendre sa décision mi-août, mais le ministre a également le pouvoir d’aviser le promoteur si un délai supplémentaire est nécessaire.
« Étant donné que le gouvernement du Canada s’est engagé à renouveler la relation entre le Canada et les peuples autochtones, les ministres responsables et moi-même voulons nous assurer que les Inuit potentiellement affectés auront suffisamment de temps pour examiner le rapport et la recommandation de la phase deux », indique le ministre dans sa lettre.
La prolongation offrira également « aux Inuit et à d’autres personnes le temps de concentrer leurs efforts sur le renouvellement de la proposition d’augmentation de la production », selon Dan Vandal, faisant référence à la proposition soumise par Baffinland le mois dernier à la Commission du Nunavut responsable de l’examen des répercussions.
La société minière espère obtenir l’autorisation de continuer à extraire 6 millions de tonnes de minerai par an de sa mine Mary River.
Une précédente autorisation temporaire d’augmenter la production de 4,2 millions de tonnes à 6 millions a expiré le 31 décembre. Le 2 juin, le ministre a rejeté la demande d’ordonnance d’urgence de Baffinland qui lui aurait permis d’avoir l’autorisation exceptionnelle d’extraire malgré tout les six millions de tonnes de minerai de fer d’ici à la fin de l’année.
Face au refus, la société minière avait envoyé le lendemain une lettre au gouvernement du Nunavut l’informant qu’elle se préparait à licencier jusqu’à 1328 employés à partir de la fin août si l’augmentation de la production n’était pas approuvée.
« La prolongation permettra également aux responsables de terminer la consultation des groupes inuit concernés d’une manière qui soit respectueuse et qui permette la tenue de discussions significatives », poursuit le ministre.
Baffinland affirme que son projet d’expansion, s’il est approuvé, créerait environ 600 nouveaux emplois au cours des trois premières années d’exploitation, soit 1800 emplois supplémentaires au total. Ces arguments sont jugés insuffisants face aux coûts environnementaux d’un tel projet, selon les Inuit.