Rassemblement Gwich’in : un accord conclu pour promouvoir la collaboration

La première chef Karma Ulvi lit une ébauche de l’Accord de la nation Gwich’in lors du rassemblement biennal des Gwich’in à Old Crow, au Yukon, le 22 juillet 2022. Derrière elle, de droite à gauche, se tiennent Paul Josie, chef adjoint de la Première Nation des Vuntut Gwitchin, Dana Tizya-Tramm, chef de la Première Nation Vuntut Gwitchin, et Ken Kyikavichik, grand chef du Conseil tribal des Gwich’in. (Jackie Hong/CBC)
Le rassemblement biennal Gwich’in, qui s’est tenu à Old Crow, au Yukon, la semaine dernière, a donné lieu à la signature d’un accord qui prévoit plus de collaboration dans la nation dont les membres se trouvent entre le Canada et l’Alaska. L’accord porte sur des sujets tels que l’adaptation aux changements climatiques et la lutte pour la protection des saumons.

Les participants à l’événement ont voté vendredi pour l’adoption de l’accord de la Nation Gwich’in ou Gwiyiinji ILak Hah T’igweedi’yaa Sriinatr’igwihee’aa, qui signifie « Nous agirons comme un seul esprit pour faire le bien ».

Le document de quatre pages affirme les points communs et les objectifs des Gwich’in, comme le lien spirituel et culturel avec la terre et l’eau, et le droit d’exercer et de promouvoir les lois et la culture traditionnelles.

Il définit aussi huit priorités :

  • la proximité (connexion) de la nation,
  • la mobilité transfrontalière,
  • les changements climatiques,
  • la revitalisation de la langue,
  • la guérison,
  • la fin des violences latérales,
  • les saumons,
  • les caribous.

Parmi les points importants, l’accord engage les leaders gwich’in à se rencontrer deux fois par an et promet la création d’un groupe de travail composé des représentants de chaque communauté. Cela a pour but de faire avancer les efforts de revitalisation de la langue. Il promet aussi l’organisation d’un sommet de la guérison pour traiter les problèmes de dépendance aux drogues, à l’alcool et aux jeux d’argent.

Un grand pas

« Je pense que nous avons écrit une page de l’histoire aujourd’hui », dit Karma Ulvi, la première chef du village d’Eagle, en Alaska.

Je crois que c’était vraiment une étape clé pour nous de nous rassembler et de travailler ensemble pour les bénéfices de notre peuple.Karma Ulvi, première chef du village d’Eagle, en Alaska

L’accord a été rédigé tout au long du rassemblement Gwich’in qui s’est tenu durant sept jours. Lors de cet événement, qui a normalement lieu tous les deux ans, les Gwich’in de l’Alaska, du Yukon ou des Territoires du Nord-Ouest discutent et votent sur les questions les plus pressantes pour la nation. C’est aussi une célébration de la culture.

Le rassemblement de cette année s’est tenu après une pause de quatre ans, puisque l’événement de 2020 a été annulé à cause de la pandémie.

Après plusieurs heures de discussions et de révisions, vendredi matin, 56 personnes ont voté pour l’adoption du texte. Personne n’a voté contre.

« Une première étape »

Shawn Bruce, un membre des Vuntut Gwitchin, fait partie des personnes ayant exprimé des craintes avant le vote, parce que la formulation pourrait être plus affirmée dans certaines sections, mais il a finalement voté pour son adoption.

« C’est juste la première étape et je suis toujours heureux de soutenir la première étape de quelque chose », a-t-il affirmé.

Dans son discours de clôture vendredi, le grand chef du Conseil tribal Gwich’in, Ken Kyikavichik, a affirmé : « Le rassemblement et, ultimement l’accord, concernent le renouveau et la revitalisation de qui nous sommes en tant que Gwich’in, de notre culture, de notre histoire et de notre avenir. »

Il a ajouté que le fait d’avoir une vision et un plan cohésifs est le moyen le plus efficace d’avancer.

Oui, on peut aller plus vite en faisant cavalier seul, mais comme nous le savons tous et pour ceux qui ont vécu sur les terres, on peut aller beaucoup plus loin en étant ensemble.Ken Kyikavichik, grand chef du Conseil tribal Gwich’in

L’accord n’empêche pas les Premières Nations, les communautés ou les tribus de créer ou d’administrer leurs propres plans, déclarations, résolutions ou lois.

Dana Tizya-Tramm, le chef des Vuntut Gwitchin, estime que le document joue un rôle de « pilier » par rapport aux travaux et aux efforts collectifs précédents de la nation Gwich’in.

« Je pense que cet accord est la renaissance de notre nation à certains égards. J’espère vraiment que les générations futures regarderont cet accord et verront le travail accompli, nos désirs, nos espoirs et nos rêves, et que nous avons pensé à elles. »

Dana Tizya-Tramm ajoute qu’il s’agit d’un « document vivant » qui peut être mis à jour et révisé au fur et à mesure que les priorités changent et que de nouvelles naissent.

Avec les informations de Jackie Hong

Radio-Canada

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