Nord québécois : le candidat caquiste Denis Lamothe est réélu dans Ungava
Le candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ), Denis Lamothe, est réélu dans la circonscription d’Ungava. Au cours de son second mandat, il représentera une fois de plus les quelque 30 000 électeurs de la circonscription la plus vaste de la province à l’Assemblée nationale.
En fin de soirée, il avait recueilli 36,8 % des suffrages, devançant la candidate de Québec solidaire, Maïtée Labrecque-Saganash, par 995 voix.
Le député a décliné la demande d’entrevue de Radio-Canada, préférant s’abstenir de commenter avant le dépouillement de la totalité des votes.
Dans un échange de courriels, il a toutefois tenu à « remercier les électeurs et les électrices d’Ungava de [lui] avoir fait confiance pour un deuxième mandat ».
Denis Lamothe est un policier à la retraite qui a travaillé pendant près de 30 ans à la Sûreté du Québec, dont huit ans sur le territoire de la circonscription.
Durant son premier mandat comme député, il a notamment été adjoint parlementaire du ministre responsable des Affaires autochtones. Il a aussi siégé comme membre de la Commission des transports et de l’environnement.
Selon des résultats préliminaires, 25,5 % des électeurs ont exercé leur droit de vote, lundi. Durant le vote par anticipation, du 25 au 28 septembre, 9 % des électeurs d’Ungava s’étaient rendus aux urnes.
Déception chez les adversaires
Quelques minutes après avoir appris que la Coalition avenir Québec représenterait à nouveau les électeurs d’Ungava, plusieurs candidats n’ont pas caché leur déception.
Le candidat inuk du Parti libéral du Québec, Tunu Napartuk, s’est dit « désolé » de ne pas avoir vu ses efforts porter fruit. « J’ai tout donné ce que je pouvais », lâche-t-il.
Étant originaire de cette circonscription, il croyait pouvoir marquer des points et conquérir l’électorat, particulièrement celui des 14 communautés du Nunavik, dans le nord de la circonscription. « Je suis […] de la région, je connais nos défis et nos enjeux », soutient-il.
Tunu Napartuk se désole du peu d’influence du vote du Nunavik, qui représente environ 8000 électeurs.
« Ce [dont] on est surpris, c’est l’écart avec lequel [Denis Lamothe] a gagné », affirme quant à elle la candidate du Parti québécois, Christine Moore. « Personnellement, il y avait tellement de gens qui m’avaient dit qu’ils avaient été déçus par lui. »
Elle espère notamment que le député sera « plus présent » pour les électeurs de sa circonscription et davantage « sur le terrain » au cours de son deuxième mandat.
La candidate de Québec solidaire, Maïtée Labrecque-Saganash, a décliné la demande d’entrevue de Radio-Canada, tandis que celle du Parti conservateur du Québec, Nancy Lalancette, n’avait pas répondu à notre requête au moment de publier l’article.
Une campagne parsemée de défis
Cinq candidats, dont deux Autochtones, briguaient les suffrages dans la circonscription la plus au nord de la province. Ils ont dû composer avec les défis qu’impose une campagne électorale en région éloignée, dont les grandes distances, le coût élevé des transports et l’absence de routes dans le nord de la circonscription.
À ces défis s’ajoute la faible participation électorale au Nunavik qui, dans les dernières années, a notamment été alimentée par des barrières linguistique et culturelle entre les électeurs et les députés élus pour les représenter.
À Kuujjuaq, des problèmes entourant l’envoi postal de cartes d’électeur durant le vote par anticipation n’ont pas aidé à renverser cette tendance.
Une grande partie des cartes d’électeur envoyées par courrier ne contenaient pas de numéro de boîte postale, ce qui a forcé les employés locaux de Postes Canada à effectuer des recherches pour déposer les cartes dans les bonnes boîtes postales.
Des enjeux récurrents
Au nord du 49e parallèle, plusieurs enjeux de longue date ont à nouveau attiré l’attention. Durant cette campagne électorale de 36 jours, il a notamment été question de pénurie de logements et d’eau potable, un enjeu qui a d’ailleurs fait vivement réagir des chefs des principaux partis et des candidats dans Ungava.
La campagne a aussi été ponctuée par la visite de la cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, qui a choisi d’achever sa tournée provinciale à Kuujjuaq, dimanche.
Cette dernière est la seule cheffe de parti à avoir fait le voyage jusqu’au Nunavik durant la campagne. Samedi, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a quant à lui fait campagne à Chibougamau, située dans le sud la circonscription.
Avec des informations de Félix Lebel