Une quinzaine de membres de l’OTAN lancent un « bouclier antiaérien européen » 

Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell (à gauche), serre la main du ministre finlandais de la Défense, Antti Kaikkonen, devant le regard du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, lors d’une réunion de l’OTAN à Bruxelles, le 13 octobre. Au premier plan, de profil, se trouve le ministre suédois de la Défense, Peter Hultqvist. (Yves Herman/Reuters)
L’Allemagne et une quinzaine d’autres pays membres de l’OTAN ont signé jeudi une déclaration d’intention pour l’achat en commun de systèmes antiaériens tels que l’Arrow 3 israélien, le Patriot américain ou l’IRIS-T allemand, afin de mieux protéger le territoire de l’Alliance contre des tirs de missiles.

« Par cette initiative, nous assumons notre responsabilité commune pour la sécurité en Europe, en regroupant nos ressources », a déclaré la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, lors d’une cérémonie de signature organisée au siège de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord à Bruxelles.

Ce programme baptisé « European Sky Shield » (bouclier antiaérien européen) comprend, outre l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Slovaquie, la Norvège, la Lettonie, l’Estonie, la Hongrie, la Bulgarie, la Belgique, la République tchèque, la Lituanie, les Pays-Bas, la Roumanie et la Slovénie, soit près de la moitié des pays membres de l’Alliance. La Finlande, qui a signé en juillet le protocole d’accession à l’OTAN, en fait également partie.

Les systèmes terrestres de défense antiaérienne comme le Patriot, fabriqué par l’américain Raytheon, ou le plus récent IRIS-T, de l’allemand Diehl, restent peu développés dans de nombreux pays occidentaux, incités à limiter leurs dépenses d’armement avec la fin de la guerre froide, une posture remise en cause brutalement par le conflit ukrainien.

L’Ukraine réclame à ses alliés la fourniture de systèmes performants de défense antiaérienne face aux bombardements russes, qui ont repris lundi avec une intensité sans précédent depuis le début de la guerre en février.

Le président Volodymyr Zelensky a estimé jeudi lors d’une intervention par visioconférence devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe que l’Ukraine n’avait pour l’heure couvert qu’environ 10 % de ses besoins en défense antiaérienne.

« Nous allons travailler rapidement à de premiers projets en commun, l’achat en commun d’unités de Patriot est l’un d’entre eux, tout comme le système moderne IRIS-T », a précisé Christine Lambrecht.

Le gouvernement allemand a livré cette semaine le premier des quatre systèmes IRIS-T SLM qu’il a promis à l’Ukraine, mais la Bundeswehr elle-même n’a pas ce système en stock. Dans le même temps, Berlin souhaite augmenter le nombre de ses missiles Patriot.

Si les Patriot et IRIS-T sont de portée moyenne, les pays de l’initiative « European Sky Shield » discutent aussi de l’achat de systèmes de portée intermédiaire comme l’Arrow 3 fabriqué par IAI (Israel Aerospace Industries), ou de systèmes de courte portée destinés à protéger des zones réduites ou des convois militaires, par exemple.

« Aucune décision n’a encore été prise, mais je pense que l’Arrow 3 serait […] un très bon système », a ajouté Christine Lambrecht. « Nous devons combler rapidement ces lacunes, nous vivons une époque dangereuse et lourde de menaces. »

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