Record de chaleur dans le nord de l’Alaska cette semaine

Le crépuscule polaire sur le village d’Utqiagvik, anciennement appelé Barrow, dans le nord de l’Alaska, le 5 décembre 2022. On remarque l’absence de glace de mer à l’horizon. (Univ. of Alaska Fairbanks Geophysical Institute)
Les températures ont fracassé un record historique dans l’extrême nord de l’Alaska en début de semaine. La communauté d’Utqiagvik a enregistré 4,4 degrés Celsius au thermomètre lundi. D’autres régions de l’espace arctique connaissent des températures inhabituellement élevées en cette fin d’automne.

Cette marque atteinte à Utqiagvik, à la pointe nord de l’Alaska, sur les rives de la mer des Tchouktches, est la plus élevée dans cette région depuis un siècle pour la période allant du 20 octobre au 22 avril, selon Rick Thoman, un climatologue à l’Université de l’Alaska à Fairbanks, cité par l’Associated Press.

Le précédent record de 1,1 degré remontait à 1932.  

À ce temps de l’année, la température maximale moyenne dans ce secteur est de -16 degrés.

Selon les climatologues, avec la disparition de la glace de mer, l’océan agit comme un calorifère, en quelque sorte, à l’approche de l’hiver.

Les premiers jours de décembre 2022 ont vu la remontée vers le nord d’une masse d’air doux en provenance du Pacifique. Normalement, avec la glace de mer qui se forme en automne et avec la nuit polaire à ces latitudes à partir de la fin novembre, l’air océanique chaud qui circule du sud vers le nord est refroidi considérablement lorsqu’il atteint le nord de l’Alaska. Mais avec la disparition de la glace de mer, la surface océanique maintient l’air à une température relativement élevée. Ainsi, le mécanisme refroidissant cesse donc d’opérer.

Ces conditions météorologiques, si elles se maintenaient, pourraient provoquer d’importantes chutes de neige sur le nord de l’État. Comme l’explique un intervenant de la région, Billy Adams, en entrevue à Alaska Public Media, il y a des craintes pour les populations de caribous dans ces conditions, car ils pourraient avoir de la difficulté à trouver leur nourriture sous un important couvert neigeux.

Toutefois, le mercure retombe en Alaska. La tendance des maximums pour les 10 prochains jours oscille autour de -10 à l’arrivée de l’hiver.

Cette image montre les anomalies de températures (l’écart entre la température mesurée et la température moyenne normale) au-dessus de l’Alaska le 5 décembre 2022 (Tropicaltidbits/Philippe Papin/Twitter)
D’autres régions de l’Arctique connaissent des températures élevées

Le nord de l’Alaska n’est pas le seul endroit de l’Arctique où les températures sont anormalement élevées. Sur la côte ouest du Groenland, le thermomètre a oscillé entre 9 et 12 degrés dans les premiers jours de décembre. 

D’autres régions, comme les Territoires du Nord-Ouest et les Prairies, connaissent quant à elles des températures nettement inférieures à la normale de saison.

« L’ensemble de l’Arctique est chaud [en ce moment], à l’exception de petites parties du centre et de l’est de l’Arctique canadien et d’une très petite partie de la Sibérie », remarque Rick Thoman.

Une étude montrait récemment que l’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que l’ensemble de la planète, ce qui entraîne, notamment, un recul de la glace de mer. Cette disparition de la banquise a des conséquences en retour sur la régulation du climat planétaire.

Avec les informations d’Associated Press et d’Alaska Public Media

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