Le Groenland annule l’échange de quotas de pêche avec la Russie pour 2023

Des flétans au fond d’un bateau de pêche (Félix Lebel/Radio-Canada)
Le Groenland n’effectuera pas d’échange de quotas de pêche avec la Russie en 2023, une première depuis 1992, année où les deux pays ont entériné un accord dans ce domaine. Cette décision fait contraste avec la position de la Norvège et des îles Féroé, qui ont maintenu leur échange avec la Russie en matière de quotas de prises.

C’est ce que confirme par courriel un responsable du ministère des Pêches et de la Chasse du Groenland à Regard sur l’Arctique.

L’information a d’abord été rapportée la semaine dernière par l’hebdomadaire danois Weekendavisen.

Ainsi, le Groenland n’utilisera pas l’accord avec la Russie pour pêcher la morue et d’autres poissons dans la mer de Barents en 2023 et aucun navire de pêche russe n’aura accès aux quotas habituels de flétan et d’autres poissons dans les eaux du Groenland.

Le gouvernement groenlandais explique que les stocks de poissons sont trop à risque pour permettre cet échange pour l’année qui va s’amorcer.

« Les avis sur les stocks que le Groenland a historiquement échangés avec la Fédération de Russie ont été considérablement réduits et, sur cette base, il n’est pas possible pour le Groenland d’échanger des quotas pour 2023 », écrit Jørgen Isak Olsen, le secrétaire permanent du ministère.

M. Olsen n’a pas répondu à une autre question de Regard sur l’Arctique, à savoir si cette décision était liée au contexte géopolitique et aux sanctions qui ont été décrétées par les pays européens à l’endroit de Moscou depuis l’invasion russe en Ukraine. Il faut noter que le Groenland, qui jouit d’une grande autonomie dans plusieurs champs de compétences, relève toujours de Copenhague pour ce qui est des questions des relations internationales et de la sécurité.

Des quotas stricts

Des recherches montrent que les stocks de flétan du Groenland dans l’Atlantique Nord, particulièrement près des côtes, sont en déclin. Les populations de flétans sont aussi en baisse dans d’autres régions de l’Atlantique, comme dans le golfe du Saint-Laurent, ce qui pourrait être lié au réchauffement des eaux. Les stocks de flétan qui se trouvent plus au large dans l’océan se porteraient toutefois mieux.

Les prises de flétan du Groenland ont augmenté ces dernières années, alors qu’une incertitude entoure l’état réel des stocks. C’est pour ces raisons que des autorités internationales comme l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord-Ouest (OPANO, ou NAFO en anglais) ont limité les quotas pour 2023

En octobre, la Norvège et la Russie sont tombées d’accord sur des quotas de pêche en mer de Barents pour 2023, rare signe d’entente dans un contexte de tensions aiguës à cause de la guerre en Ukraine. L’entente entre les deux pays remonte à 1976 et porte notamment sur la morue dans la mer de Barents.

Pour ce qui est des îles Féroé, elles ont reconduit fin novembre leur entente pour 2023 avec la Russie. Celle-ci date de 1977.

Avec les informations de Weekendavisen

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