Ottawa élargit les subventions de son programme Nutrition Nord Canada
Le gouvernement canadien a annoncé une série de changements à son programme Nutrition Nord Canada, dont l’ajout de plusieurs produits non périssables à sa liste d’articles subventionnés et l’admissibilité de produits expédiés par transports maritimes et terrestres.
« Les résidents du Nord nous ont dit qu’ils voulaient économiser davantage sur les aliments sains destinés à favoriser la santé de leur famille », a indiqué la secrétaire parlementaire du ministre des Affaires intergouvernementales et du Nord, Yvonne Jones, par voie de communiqué.
La secrétaire parlementaire était de passage mercredi à Cambridge Bay, au Nunavut, pour annoncer une série de changements au programme fédéral dont l’objectif est d’améliorer l’accès aux aliments sains dans les régions de l’Arctique canadien.
Couches, macaronis, farine… Des produits non périssables qui sont habituellement acheminés par voie de transports saisonniers, notamment sur des routes d’hiver ou par bateau, lors de la saison libre de glaces, sont désormais admissibles aux subventions fédérales. Une réduction d’un dollar par kilogramme est maintenant appliquée à ces articles.
Jusqu’à maintenant, Nutrition Nord Canada offrait uniquement des subventions aux produits expédiés par avion.
Plusieurs communautés nordiques sont reliées les unes aux autres par des routes d’hiver qui sont aménagées sur de la neige compacte et demeurent généralement accessibles entre décembre et mars. L’absence de subventions aux produits acheminés par voies maritimes et terrestres faisait l’objet de critiques depuis plusieurs années.
- Farine tout usage et de blé entier
- Beurre
- Huile de cuisson
- Saindoux
- Poudre à pâte
- Levure
- Couches
- Lentilles, grains céréaliers, pois cassés et haricots secs
- Pâtes sèches
- Riz
- Sel
« Cette fois encore, d’après les opinions formulées par les résidents du Nord, la mise en œuvre d’une nouvelle contribution applicable à certains produits de première nécessité transportés par route d’hiver et par bateau renforcera le soutien financier dont ont besoin les familles vivant dans les régions desservies par Nutrition Nord Canada », a mentionné la présidente du Conseil consultatif de Nutrition Nord Canada, Nellie Cournoyea.
Les tampons et les serviettes hygiéniques s’ajoutent aussi à la liste des produits admissibles. Ottawa souhaite rendre ces produits d’hygiène féminine plus accessibles et abordables aux femmes et aux filles qui résident dans des communautés isolées.
Le gouvernement fédéral s’attend à ce que ces modifications coûtent environ 3 millions de dollars annuellement.
Améliorer la transparence
Ottawa a aussi annoncé la création d’un comité externe d’examen chargé de la vérification de conformité, une mesure censée augmenter la transparence du programme fédéral.
Les membres seront des « partenaires nordiques », telles que des représentants d’organisations inuit, et pourront réviser les audits menés par Nutrition Nord Canada pour s’assurer que les entreprises appliquent les subventions aux produits vendus aux consommateurs.
Le comité, qui doit être mis sur pied d’ici le début de l’hiver, pourra par la suite soumettre des recommandations aux responsables de Nutrition Nord Canada.
Lancé en 2011, le programme de subventions est censé faciliter l’accès aux aliments sains dans les communautés nordiques pour réduire l’insécurité alimentaire qui persiste dans le Nord, mais sa transparence et son efficacité ont plusieurs fois été critiquées et remises en question.
Au mois de mai, une étude publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne et menée par des chercheuses de l’Université de Toronto révélait que l’insécurité alimentaire au Nunavut avait augmenté depuis la création de Nutrition Nord Canada. Selon l’étude, environ 33 % des ménages du Nunavut étaient touchés par l’insécurité alimentaire en 2010, contre près de 47 % en 2014, année qui a suivi la mise en place complète du programme.