Du poisson issu d’une pêche durable au Nunavut vendu dans le Nord-Ouest ontarien

La cheffe inuk Sheila Flaherty, à Iqaluit, possède Sijjakkut, une entreprise spécialisée dans les plats inuit, dont l’un élaboré autour de l’omble chevalier. (Matisse Harvey/Radio-Canada)
Une entreprise de Thunder Bay travaille avec des pêcheurs de Naujaat, au Nunavut, sur un projet de vente d’omble chevalier sauvage dans le nord-ouest de l’Ontario, tout en développant une pêche durable dans leur communauté d’origine.

L’entreprise Eat the Fish fait partie d’un projet appelé Lake to Plate, et le copropriétaire Paul Drombolis dit que les partenaires comprennent le ministère fédéral des Pêches et des Océans, l’Université Laval et le Projet Nunavut.

L’omble chevalier est pêché à près de 2000 kilomètres au nord de Thunder Bay. Il est gelé sur place, puis expédié vers le sud.

« Si vous pouvez imaginer tracer une ligne droite au nord de Thunder Bay, à travers la baie d’Hudson jusqu’au passage du Nord-Ouest, c’est sur la côte là-haut », explique M. Drombolis.

Une grande partie [de la nourriture consommée à Naujaat], qui n’est pas chassée ou pêchée, est acheminée par des avions-cargos depuis Winnipeg. Ces avions livrent de la nourriture, puis repartent vides.Paul Drombolis, copropriétaire de l'entreprise Eat the Fish

Les pêcheurs de Naujaat profitent d’un tarif réduit pour envoyer le poisson dans ces avions vides lorsqu’ils retournent à Winnipeg, indique M. Drombolis. De là, il est transporté par camion de Winnipeg à Thunder Bay.

L’omble chevalier est essentiel à la culture inuit et est maintenant expédié jusqu’à Thunder Bay, à environ 2000 kilomètres. (Avec la permission de Paul Drombolis)

L’omble chevalier est un élément essentiel de la culture inuit, souvent consommé cru, congelé ou bouilli au Nunavut.

Il est habituel pour les habitants du Nunavut d’expédier ce poisson à des parents et à des amis vivant plus au sud, mais il est relativement rare d’en trouver dans les épiceries ou les restaurants du pays.

M. Drombolis a déclaré qu’il avait eu l’idée d’apporter l’omble chevalier à Thunder Bay après avoir vu un article sur CBC sur le poisson transporté par avion à Winnipeg au début de la pandémie de COVID-19 pour les Inuit vivant dans la ville.

Il dit avoir été intrigué et voulait savoir s’il pouvait prolonger la ligne d’approvisionnement jusqu’à Thunder Bay.

« J’ai commencé à parcourir Internet et je suis tombé sur un organisme appelé Project Nunavut. Leur objectif est de connecter les pêcheurs inuit aux marchés du Sud », affirme-t-il.

Du lac jusqu’à l’assiette

Sur son site web, Project Nunavut note que les Inuit sont les plus grands experts mondiaux en matière de récolte, de préparation et de consommation de l’omble chevalier.

Il mentionne qu’un programme appelé Lake to Plate fait la promotion du savoir-faire inuit en permettant aux pêcheurs de vendre leur omble chevalier aux amateurs de fruits de mer de partout au Canada.

Sheila Flaherty est une cheffe inuk à Iqaluit connue pour son expertise avec l’omble chevalier et d’autres plats inuit traditionnels.

Mme Flaherty se dit ravie de voir qu’une partie de l’omble chevalier pêché au Nunavut est acheminée vers le marché de Thunder Bay.

L’omble chevalier est suspendu en train de sécher au soleil, à Gjoa Haven, au Nunavut. Ce poisson est un aliment de base du régime au Nunavut et son goût diffère selon l’endroit où il est pêché. (Jason Franson/La Presse canadienne)

Elle affirme qu’elle aime manger de l’omble chevalier de différentes manières, y compris congelé, mais qu’il existe des options populaires qui pourraient surprendre les gens.

« Beaucoup d’Inuit aiment le faire frire dans les épices à steak de Montréal », indique-t-elle.

Pour sa part, M. Drombolis mentionne qu’Eat the Fish est heureux d’aider les pêcheurs inuit à tirer un revenu durable pour eux-mêmes, leurs familles et leurs communautés, tout en apportant un produit unique dans le Nord-Ouest de l’Ontario.

« Donc, j’informe les pêcheurs de la quantité de poisson dont j’aurai besoin pour une semaine particulière, puis ils sortent et l’attrapent », conclut-il.

Avec les informations de CBC

Radio-Canada

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