Nord canadien : des trouvailles lors de récentes plongées sur l’épave d’un navire de Franklin

Un archéologue de Parcs Canada travaille à l’excavation d’un tiroir de meuble dans la cabine d’un officier du pont inférieur de l’épave du HMS Erebus lors d’une plongée en septembre 2022. (Marc-Andre Bernier/HO, Parcs Canada/La Presse canadienne)
Plus de 175 ans après avoir sombré dans le détroit de Lancaster, au Nunavut, le HMS Erebus regorge encore de secrets. Des archéologues de Parcs Canada ont pu récupérer 275 artefacts sur ce bateau, qui est l’un des deux navires de l’expédition Franklin qui ont disparu en 1845.

L’été dernier, une équipe de plongeurs de Parcs Canada a visité l’épave pendant 11 jours afin de trouver des objets qui auraient survécu à toutes ces années dans les eaux glaciales.

Malgré le peu de temps dont ils disposaient les saisons de recherches dans l’Arctique sont courtes les plongeurs ont mis la main sur une multitude d’artefacts qui se trouvaient toujours dans le navire, dont de la vaisselle, des épaulettes de lieutenant et une lentille de lunettes.

Pour le plongeur Ryan Harris, une découverte surpassait toutes les autres.

« On a retrouvé un cahier de notes avec reliure en cuir dont certaines pages étaient toujours à l’intérieur, a-t-il révélé. Même la plume d’oie qui était utilisée pour écrire dedans était toujours à l’intérieur! C’est le genre de cahier qui peut traîner sur une table de chevet et dans lequel quelqu’un écrivait peut-être des notes avant de se coucher. »

Le cahier a été trouvé dans un placard, donc il servait peut-être seulement à dresser un inventaire. Malgré tout, les chercheurs ont hâte d’en savoir plus.

« On est fébrile à l’idée de trouver des notes manuscrites à l’intérieur, a souligné M. Harris. Il est actuellement analysé au labo. »

C’est d’ailleurs le cas pour tous les objets récupérés. Ils ont été envoyés à Ottawa pour être analysés au laboratoire de Parcs Canada et préparés à des fins de conservation.

Malgré l’importance de ces découvertes, M. Harris a souligné que beaucoup d’autres expéditions devront être menées pour découvrir tous les secrets du HMS Erebus, un travail qui prendra plusieurs années. Il en va de même pour le deuxième bateau qui a péri lors du voyage, le HMS Terror.

Les archéologues de Parcs Canada sont assis à la console de contrôle de plongée pendant qu’un véhicule d’exploration est descendu dans un trou aménagé dans la glace au-dessus de l’épave du HMS Erebus dans le passage du Nord-Ouest, en avril 2022. (Aimie Neron/HO, Parcs Canada/La Presse canadienne)
Disparition mystérieuse

Dirigés par le capitaine sir John Franklin, les deux navires ont quitté l’Angleterre en 1845 dans le but de réussir la traversée du passage du Nord-Ouest, qui permet de relier l’océan Atlantique à l’océan Pacifique en passant, entre autres, par les îles arctiques du Canada.

Après leur départ, plus personne n’a eu de leurs nouvelles. Les 129 marins qui se trouvaient à bord ne se sont jamais rendus à destination.

Plus de 30 expéditions ont tenté de les trouver, sans succès. Mais grâce à un mélange d’histoire inuit et de relevés systématiques de haute technologie, l’épave de l’Erebus a été retrouvée en 2014, juste au large de la côte nord-ouest de l’île King William au Nunavut. Deux ans plus tard, c’est le Terror qui a été localisé. La nouvelle avait fait les manchettes dans le monde entier.

Depuis, Parcs Canada s’efforce de découvrir ce qui se cache sur ces navires et de comprendre ce qui est arrivé à ces marins.

Lors de leur plus récent voyage dans l’Arctique, les plongeurs ont effectué 56 sorties d’une durée d’environ deux heures.

Au total, 275 artefacts ont été récupérés. Les plongeurs ont concentré leurs efforts sur un garde-manger, où beaucoup de vaisselle a été répertoriée. Ils ont également commencé à fouiller les cabines des officiers.

Dans celle qui aurait été occupée par le sous-lieutenant Henry Thomas Dundas le Vesconte, M. Harris et ses collègues ont trouvé une boîte verte qui ressemblait d’abord à un livre.

« On a compris que ce n’était pas du tout un livre, a raconté M. Harris. C’était en fait un ensemble d’instruments de dessin. Il est fort possible que ce soient les outils qu’ils ont utilisés pour tracer leur chemin à travers le passage du Nord-Ouest, ce que je trouve fantastique. »

Le travail reste cependant lent, minutieux et délicat. Le cahier de cuir a notamment été manipulé avec beaucoup de prudence.

Tout cela fait donc en sorte que les chercheurs en ont encore pour plusieurs années à explorer cette épave de 36 mètres de long, 9 de large et 5 mètres de profondeur.

Ils doivent toujours poursuivre leur exploration des cabines des officiers et des coffres des marins et entrer dans le pont inférieur.

Puis, ils devront s’attaquer au Terror.

« Il y a tellement de choses que l’on va pouvoir retrouver dans ces deux navires », a conclu M. Harris.

Un article de Bob Weber, La Presse canadienne

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