Canada : les gouvernements veulent créer une aire protégée autour du Grand lac de l’Ours

Une vue du Grand lac des Esclaves dans les Territoires du Nord-Ouest, qui se trouve au sud-est du Grand lac de l’Ours. (Marco De Ciccio/Radio-Canada)
Le gouvernement fédéral, les Territoires du Nord-Ouest et le gouvernement Déline Got’ine ont signé samedi un plan visant à créer une zone protégée autochtone autour du Grand lac de l’Ours.

Les trois gouvernements ont signé une lettre d’intention lors de la conférence sur la biodiversité COP15 à Montréal, ce que la Première Nation décrit comme une victoire majeure, après s’être battue pour que le lac soit déclaré zone autochtone protégée et conservée.

« Notre peuple l’a gardé ainsi pendant de nombreuses générations. Nous pensons que nous avons la responsabilité de le garder ainsi pour les générations à venir », a déclaré par Zoom le chef Danny Gaudet du gouvernement Déline Got’ine.

« C’est à notre tour d’avoir la responsabilité de traiter cet endroit avec respect. C’est quelque chose [que les anciens] nous ont dit de garder en vie, car ce sera un lieu de refuge pour l’avenir des gens, pour tous les êtres vivants. »

Plus grand que la Belgique

Le Grand lac de l’Ours ou Tsa Tué est le huitième lac d’eau douce en superficie du monde. Il est considéré comme l’un des écosystèmes les plus intacts, sans oublier son importance culturelle pour le peuple déné. C’est aussi le plus grand lac entièrement contenu à l’intérieur de la frontière canadienne.

Déclaré réserve de la biosphère de l’UNESCO en 2016, il est entouré de la forêt boréale qui offre un habitat important pour le bœuf musqué, le caribou et l’orignal.

M. Gaudet espère parvenir à une entente dans les prochains mois pour assurer une gestion à long terme.

Selon Shane Thompson, ministre de l’Environnement et des Ressources naturelles des Territoires du Nord-Ouest, l’établissement et le financement d’une aire de conservation demandent l’intendance autochtone active d’un habitat essentiel.

Le Grand lac de l’Ours s’étend sur plus de 31 000 kilomètres carrés ou 0,3 % de la superficie du Canada. [Il] s’agit d’une zone plus grande que la Belgique.

Le ministre canadien de l’Environnement, Steven Guilbeault, a déclaré que le leadership des Autochtones en matière de conservation de la nature est crucial, car ils apportent une perspective unique sur les connaissances, les droits et les responsabilités concernant leurs terres, leurs eaux et leurs glaces.

L’annonce de samedi met fin à plusieurs engagements et annonces de financement avec les provinces et les communautés lors de la COP15, y compris un investissement de 800 millions de dollars pour soutenir des projets de conservation dirigés par des Autochtones.

Objectif : 25 % d’ici 2025

Tout cela rapproche le Canada d’un objectif de protection de 25 % de ses terres et de ses océans d’ici 2025. Plus tôt ce mois-ci, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré sans équivoque que le Canada atteindrait cet objectif.

En décembre 2021, le Canada avait conservé 13,5 % de ses terres et près de 14 % de son territoire marin. Pour atteindre « 25 x 25 », le Canada doit protéger plus de 1,2 million de kilomètres carrés de terres supplémentaires, soit environ la superficie du Manitoba et de la Saskatchewan réunis.

M. Guilbeault a souligné que les annonces faites à Montréal ces dernières semaines sont un exemple de la façon d’atteindre l’objectif. Il reste également convaincu que l’accord de la COP15 comprendra un engagement à atteindre 30 % de surfaces protégées d’ici 2030, soit l’objectif que le Canada et certains autres pays préconisent.

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