Les tourbières du Yukon dans la ligne de mire du gouvernement avec une nouvelle politique

Les tourbières du bassin versant de la rivière Indian, au sud de Dawson, ont pris jusqu’à 6000 ans pour se former et emmagasinent une quantité importante de carbone sous terre.
(Fournie par Malkolm Boothroyd)

Le gouvernement du Yukon présente sa première politique de protection des tourbières qui vise à limiter les impacts des activités humaines sur ces habitats. La politique est toutefois déjà rejetée par certaines Premières Nations qui soulignent un manque de collaboration.

Nous voulons nous assurer que les tourbières d’importance seront protégées. Mais nous voulons aussi nous assurer que le développement responsable, y compris l’exploitation de l’or, puisse continuer, indique dans un communiqué le ministre de l’Énergie, des Mines et des Ressources, John Streicker.

La politique présente quatre directives centrales. D’abord, les développements qui pourraient nuire aux zones humides doivent être évités, notamment en déplaçant le projet ou en l’annulant, indique la nouvelle politique du gouvernement.

Si cela n’est pas possible, les responsables du projet doivent être en mesure de minimiser les impacts sur la région en réduisant par exemple le niveau de pollution. Puis, des travaux de remise en état devront être faits.

Advenant le cas où les activités engendrent des dommages permanents à la tourbière qui ne peuvent faire l’objet de travaux de restauration, le gouvernement prévoit des mesures additionnelles pour compenser les pertes encourues qui pourraient être exigées. Cette option serait toutefois une mesure de dernier ressort.

Les concessions déjà accordées ne seront pas sujettes à cette nouvelle politique.

Avec cette politique, le gouvernement du Yukon s’engage également à faire plus de recherche, à cartographier les tourbières du territoire et à créer un inventaire des zones humides au cours des cinq prochaines années.

Le rejet des Premières Nations

Les Premières Nations Tr’ondëk Hwëch’in et Na-Cho Nyäk Dun se disent déçus que le gouvernement ne soit pas parvenu à répondre à leur préoccupation concernant la protection des zones humides du territoire.

La politique sur les tourbières du gouvernement du Yukon est inacceptable et notre Première Nation la rejette. Cette politique a été développée unilatéralement par le gouvernement et les inquiétudes profondes des Na-Cho Nyäk Dun ont été presque entièrement ignorées, écrit le chef de la Première Nation, Simon Mervyn.

Les deux nations autochtones demandent au gouvernement de revoir sa copie et de travailler avec elles pour parvenir à une entente qui serait approuvée par tous et qui serait en accord avec les droits issus de l’accord final qu’elles ont signé.

Nous nous retrouvons maintenant avec une politique qui est uniquement approuvée par le gouvernement et qui n’honore ni l’esprit ni l’intention de notre accord final, indique de son côté la cheffe de la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in, Roberta Joseph.

Selon les deux nations, leurs territoires traditionnels renferment certaines tourbières les plus vulnérables et rares du Yukon, mais celles-ci sont constamment menacées de destruction, entre autres par les activités minières.

Des tourbières importantes aussi pour les chasseurs

En plus d’être un excellent moyen de stocker le carbone, les tourbières sont aussi des lieux prisés par les Yukonnais pour chasser, observer les oiseaux ou s’adonner à la cueillette, rappelle le responsable de la section Yukon de l’organisme Ducks Unlimited Canada, Jamie Kenyon.

Je pense que cette politique est un bon pas en avant, mais il reste beaucoup de détails qui ont été remis à l’implantation de la politique, alors il faudra attendre de voir, dit-il en ajoutant qu’une partie de cet objectif a été pris en compte par le gouvernement.

Selon lui, une plus grande participation des Premières Nations serait également bénéfique. J’espère que la phase d’implantation le permettra, conclut-il.

Avec des informations de Julien Gignac

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