Les feux dans le Grand Nord canadien ont rejeté 277 fois plus de CO2 que ses résidents annuellement

La fumée produite par les feux peut voyager sur des milliers de kilomètres dans l’atmosphère. (Jeff McIntosh/Archives/La Presse canadienne)
Les feux de forêt aux Territoires du Nord-Ouest ont rejeté 97 millions de tonnes de carbone dans l’atmosphère depuis le début de l’année, soit 277 fois plus que ce qui a été produit par les résidents du territoire en 2021.

C’est le constat qu’a fait le Service de surveillance de l’atmosphère Copernicus (CAMS), établi en Europe.

Selon son analyse, le territoire est à l’origine de plus d’un quart des émissions produites par les feux partout au pays cette année, qui totalisent 327 millions de tonnes depuis le début de 2023.

Les émissions de carbone ne doivent toutefois pas être confondues avec les rejets de dioxyde de carbone (CO2), souvent utilisés pour quantifier les émissions polluantes.

Les 97 millions de tonnes de carbone rejetées par les feux représentent en effet 356 millions de tonnes de CO2 émis. La population des T.N.-O. a, en comparaison, émis environ 1,3 million de tonnes de CO2 en 2021.

La fumée des feux émet une quantité astronomique de CO2. (Caporal Jonathan King/Archives/Forces armées canadiennes)

Bien qu’exceptionnelle dans son ampleur, l’année 2023 n’aurait pas encore dépassé l’intensité record des feux qui ont ravagé les T.N.-O. en 2014, emportant avec eux quelque 3,4 millions d’hectares de forêt.

La saison est toutefois en voie de le faire, avec 2,96 millions d’hectares partis en fumée depuis le début de 2023, selon le département de protection des incendies du territoire.

La situation s’explique notamment par le temps chaud et sec. Par ailleurs, le réchauffement récent des températures moyennes du nord du Canada à un rythme plus rapide que le reste de la planète pourrait être en cause.

Une fumée néfaste

Le CAMS produit cette analyse pour comprendre le comportement de la fumée, qui a ensuite un effet négatif sur la qualité de l’air et sur la santé des humains.

Les données mises en évidence par le groupe représentent bien l’ampleur de l’impact sur l’atmosphère d’une telle catastrophe naturelle.

Le CAMS utilise des données satellitaires et météorologiques pour comprendre le comportement de la fumée. (Maxar Technologies/Archives/Reuters)

« Les feux rejettent bien plus de polluants dans l’atmosphère que les activités du quotidien, comme le transport routier, la production d’énergie et les industries […] En plus du carbone, il y a de nombreux gaz dangereux dans la fumée, comme le benzène, généralement associé aux polluants industriels », explique Mark Parrington, scientifique au CAMS.

Même lorsque le feu s’éteint et que les vents changent de direction, la pollution générée peut persister longtemps, surtout si elle se dépose sur les rivières et les points d’eau, conclut le scientifique.

Avec les informations de Liny Lamberink

Radio-Canada

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