Le Grand Nord canadien préoccupé par l’écoulement de 6 millions de litres d’eau d’un site de sables bitumineux

Suncor tente toujours de déterminer la cause de la fuite de six millions de litres et de son impact sur la qualité de l’eau. (Jason Franson/La Presse canadienne)
Six millions de litres d’eau se sont écoulés d’un bassin de sédimentation de la mine de sables bitumineux Fort Hills de Suncor, située au nord de Fort McMurray, selon l’Agence de réglementation de l’énergie de l’Alberta (AER). Cette eau rejetée dans l’environnement contient des matières solides en suspension avec une concentration plus élevée que la limite autorisée.

Selon l’AER, la fuite contenait une concentration totale de solides en suspension de 116 mg/l, soit deux fois plus élevée que la limite de 50 mg/l.

La fuite a duré environ 48 heures et a été arrêtée le 16 avril, le même jour où Suncor a averti l’AER de l’événement.

Suncor se veut rassurante. La pétrolière affirme que « l’eau dans le [bassin] est de l’eau de surface, ce qui signifie qu’elle se trouve naturellement sur notre parcelle et qu’elle comprend de l’eau provenant de la fonte des neiges et des précipitations. Cette eau n’est pas une eau de traitement et elle est autorisée à être rejetée ».

L’eau a été rejetée dans la rivière Athabasca, un cours d’eau important de la région. Suncor tente de déterminer la cause de la fuite et son impact sur la qualité de l’eau.

Nous tenons à souligner qu’il ne s’agit pas d’une fuite provenant d’un bassin de résidus, et que l’eau qui a été déversée n’est pas de l’eau de traitement des résidus, mais de l’eau provenant de l’écosystème à proximité.Extrait d’une réponse écrite de l’AER

Des responsables de la Première Nation des Chipewyans de l’Athabasca et de la Première Nation crie Mikisew, situées près de la mine Fort Hills, ont été avertis lundi de cette fuite.

Où se trouve le gisement de sables bitumineux Fort Hills?
Gisement de sables bitumineux. (Radio-Canada)

La mine de sables bitumineux Fort Hills de Suncor est située à environ 90 kilomètres au nord de Fort McMurray. Un autre site d’exploitation situé tout près, opéré quant à lui par l’Impériale, avait rejeté des millions de litres de résidus contaminés dans l’environnement pendant plusieurs mois.

Des chefs autochtones ont d’ailleurs témoigné à ce sujet devant un comité de la Chambre des communes lundi.

Steven Guilbeault, le ministre fédéral de l’Environnement, a réagi à la nouvelle avant la période de questions à Ottawa mardi. « J’ai demandé aux fonctionnaires d’Environnement et Changement climatique Canada de s’informer de façon urgente et nous aurons plus d’informations plus tard aujourd’hui », a-t-il affirmé.

Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a également réagi. « Nous sommes profondément préoccupés par ce manque d’échange d’information et de notification, alors que c’est un engagement de notre accord de gestion des eaux transfrontalières », a fait valoir le ministre de l’Environnement et du Changement climatique du territoire, Shane Thompson.

Le mois dernier, le manque de communication sur la fuite de résidus contaminés au site de Kearl entre les autorités albertaines et celles des Territoires du Nord-Ouest avait aussi été décrié.

Un texte d »Emmanuel Prince-Thauvette avec les informations de La Presse canadienne

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