Une organisation autochtone souhaite garantir des repas aux élèves inuit du Grand Nord canadien
L’organisation Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) demande la création par le gouvernement fédéral d’un programme de repas pour les élèves de 75 écoles réparties dans les communautés inuit du nord du pays.
Selon l’ITK, les programmes de repas du matin sont pour la plupart gérés localement par les écoles avec des moyens financiers limités, ce qui n’est pas durable.
« En nourrissant nos enfants et nos jeunes, nous nous assurons qu’ils grandissent pour devenir des adultes en bonne santé. C’est un véritable investissement dans notre communauté et notre peuple », explique Kiana Foster, conseillère politique principale de l’Inuit Tapiriit Kanatami.
Dans un récent rapport publié en collaboration avec le Groupe de travail Inuit-Couronne sur la sécurité alimentaire, l’ITK estime qu’un tel programme pourrait coûter jusqu’à 1,6 milliard de dollars sur 15 ans.
De ce montant, l’ITK prévoit que 102 millions de dollars au cours des 3 premières années serviraient à la construction de cuisines ou à la rénovation d’autres dans les écoles, tandis que les coûts d’exploitation s’élèveraient à environ 1,55 milliard de dollars sur 15 ans.
Selon l’ITK, ce programme devrait garantir le financement d’infrastructures et de ressources humaines, en plus de se concentrer sur des options alimentaires saines et locales.
Le programme devrait aussi s’adapter aux besoins des communautés en plus d’être ancré dans la culture inuit.
Des besoins criants
À l’École primaire Joamie Ilinniarvik d’Iqaluit, au Nunavut, un programme de repas du matin a déjà été mis en place.
Un des fondateurs du programme, Jason Rochon, estime que les besoins sont grands dans sa communauté et il soutient cette initiative de l’ITK.
Trouver du financement adéquat avec les prix élevés des denrées alimentaires au Nord demeure un défi au quotidien pour l’école, selon lui.
« Les enfants bien nourris et qui ont beaucoup de repos apprennent mieux. Et vous savez que vous ne pouvez pas enseigner à un enfant s’il a faim », dit Jason Rochon.
« Nous vivons dans un pays où les enfants devraient avoir accès à de la nourriture. […] Nous avons tous un rôle à jouer », ajoute-t-il.
Dans le Nord-du-Québec, la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik (RRSSSN) a déjà mis en place un tel programme dans toutes les écoles de la région il y a plusieurs années.
L’organisation a fourni plus de 600 000 $ cette année pour soutenir les programmes alimentaires scolaires et a constaté une augmentation des demandes de repas pour l’année scolaire à venir.
Pour l’avenir, la RRSSSN souhaite obtenir un financement à long terme et stable pour les programmes alimentaires scolaires.
Avec les informations de La Presse canadienne
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