L’Inuit Tapiriit Kanatami refuse de rencontrer les premiers ministres provinciaux

Le président de l’Inuit Tapiriit Kanatami (ITK), Natan Obed, qui représente les communautés inuit du Canada, refuse de participer à la prochaine rencontre des premiers ministres provinciaux, où il doit notamment être question de l’inclusion des groupes autochtones non-ayants droit.
La présence du Congrès des peuples autochtones (CPA), qui représente notamment les intérêts des Autochtones vivant en milieu urbain, ainsi que l’Association des femmes autochtones du Canada, est au cœur de ce désaccord.
Nathan Obed soutient que l’inclusion de ces groupes par la première ministre du Manitoba, Heather Stefanson, représente un manque de respect.
« Ce que mes pairs au sein des nations autochtones du pays et moi-même cherchons est le respect envers notre gouvernance et les gens qui nous ont élus comme dirigeants », a déclaré le président de l’ITK.
Ce dernier devait participer à une rencontre avec les premiers ministres provinciaux lundi prochain, en compagnie d’autres dirigeants de groupes autochtones.
Pour le moment, seule l’Assemblée nationale des Premières Nations a confirmé sa présence. Le groupe sera représenté par Cindy Woodhouse, qui remplacera RoseAnne Archibald, la cheffe récemment destituée à la suite d’une enquête interne.
L’identité autochtone remise en question
La prise de position du chef de l’ITK a déçu la présidente de l’Association des femmes autochtones du Canada, Carol Mcbride. Elle a qualifié cette décision de très dommage et a souligné que les peuples autochtones seraient plus forts s’ils travaillaient ensemble.
« Ce sont nos sœurs et nos frères. Je ne vois pas pourquoi ils s’opposeraient à ce qu’on présente les besoins pour nos femmes », a-t-elle déclaré.
De son côté, le vice-chef du CPA, Kim Beaudin, a qualifié la décision de Natan Obed de décourageante.
« Nous avons tellement de problèmes sur lesquels on doit se pencher dans ce pays. De jouer le jeu de l’exclusion politique, ce n’est pas une direction dans laquelle on devrait aller », a dit Kim Beaudin.
Ce dernier souligne que le développement de relations avec les premiers ministres provinciaux est important pour son organisation.
Natan Obed soutient que ces groupes n’ont pas la même légitimité de s’adresser aux gouvernements au nom des peuples autochtones, car ils ne représentent pas des communautés ayant des traités modernes avec la Couronne.
À une seule condition
Le refus de Natan Obed est, pour le moment, catégorique. Il accepterait toutefois de rencontrer les premiers ministres à la condition que les discussions soient dirigées vers les services de santé et la mise en œuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
« Nous voulons avoir des discussions significatives qui vont mener à des actions […] Pour le moment, il n’y a pas vraiment d’intérêt à créer ce genre de contexte au conseil de la fédération », a conclu Natan Obed.
Avec les informations d’Olivia Stefanovich