Des scientifiques parviennent à décrypter l’histoire de l’évolution de la flore arctique

La linaigrette, omniprésente dans la toundra arctique (iStock)
Une équipe d’experts de l’Institut de botanique de l’Académie chinoise (IBCAS) s’est penchée sur l’histoire de l’évolution de la flore arctique. Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans une étude qui désigne l’ouest de l’Amérique du Nord comme une source majeure de biodiversité végétale arctique.

L’étude récemment publiée dans la revue Nature Communications indique que la toundra arctique, située au nord de la limite naturelle des arbres, est un type de biome relativement jeune et nouveau, particulièrement sensible aux effets du réchauffement climatique.

« La composition, la densité et la répartition de la végétation arctique ont changé en raison du réchauffement climatique. Il est donc urgent de mieux comprendre comment la flore arctique a été façonnée au fil du temps », souligne le document.

Afin de mener à bien leurs observations, les chercheurs de l’IBCAS ont sélectionné 32 plantes à graines (clades d’angiospermes) comprenant 626 espèces appartenant à 10 ordres et 16 familles.

Ils ont alors constaté que la dispersion vers l’Arctique et la diversification in situ dans le Grand Nord ont suivi des tendances similaires au fil du temps avec une augmentation brusque il y a 2,6 millions d’années.

La toundra est une formation végétale située dans les zones climatiques froides, polaires ou montagnardes, constituée d’une strate végétale unique principalement composée de graminées, de carex, de lichens, de mousses et de diverses variétés d’arbrisseaux. (Jamie Malbeuf/CBC)
Biodiversité arctique

Les chercheurs ont suggéré que l’apparition et la diversification de la flore arctique moderne pourraient avoir été entraînées conjointement par des changements progressifs du paysage et du climat et par des fluctuations du niveau de la mer depuis le début du miocène supérieur, soit il y a entre 11,6 et 5,33 millions d’années.

« Nous avons découvert que l’origine de la flore arctique remonte au début du miocène supérieur, ce qui est beaucoup plus tôt que l’opinion dominante sur la date d’apparition de cette flore », déclare Wang Wei, professeur à l’IBCAS et auteur principal de l’étude.

Il explique avoir également montré avec son équipe que l’immigration et la spéciation dans le milieu naturel ont contribué à la biodiversité du biote arctique, mais que cette dernière a longtemps été négligée.

Pour les scientifiques, il se peut qu’il y ait eu l’existence d’un corridor de dispersion à long terme entre l’Arctique et l’ouest de l’Amérique du Nord.

« Nous devrions faire du corridor de dispersion entre l’Arctique et l’ouest de l’Amérique du Nord une priorité en matière de conservation », a conclu M. Wang.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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